OURSINS
Classification
Depuis l'Ordovicien, c'est-à-dire le début de l'ère primaire, plus de 6 700 espèces d'Échinides sont cataloguées. Au type paléozoïque succède un type moderne (au Secondaire et au Tertiaire) ; entre eux, l'ordre des Cidarides, déjà connu au Carbonifère inférieur et qui existe encore, représente une sorte de transition.
Les oursins paléozoïques sont rares ; leurs caractères varient beaucoup, même ceux qui seront constants dans les autres formes : nombre des rangées méridiennes des plaques ambulacraires et interambulacraires, position des pores génitaux. Au Carbonifère supérieur, les oursins paléozoïques disparaissent, à l'exception de la lignée des Cidarides.
De la famille des Bothriocidaridés, une douzaine d'échantillons de l'Ordovicien de la région russo-baltique sont connus ; un certain nombre de caractères sont anormaux : bande unique méridienne de plaques dans les zones interambulacraires, pores aquifères situés sur une terminale et donc dans un radius, pores génitaux absents. Certains spécialistes les considèrent comme les ancêtres des Échinides, alors que d'autres les rangent dans les Cystidés (Pelmatozoaires).
Oursins réguliers
– Les Lépidocentrides, oursins fossiles (Ordovicien au Permien), représentent probablement la souche des oursins modernes. Les plaques offrent une disposition moins régulière que dans les échantillons modernes. Les aires ambulacraires et interambulacraires comptent souvent plus de deux rangées de plaques.
– Les Archœocidarides et les Cidarides sont connus du Dévonien à l'époque actuelle. Les plaques interambulacraires hexagonales montrent une ornementation nouvelle : un seul fort tubercule perforé sur lequel s'articule un grand piquant nommé radiole.
Après le Permien, la lignée cidarienne persiste seule. Au début du Secondaire, les oursins subissent une sorte de crise, puis ils se multiplient et se diversifient à nouveau dans trois directions : l'oursin régulier endocyclique donnera l'oursin régulier exocyclique (le périprocte est sorti du calice), qui lui-même sera à l'origine de l'oursin irrégulier ; l'oursin pourvu d'un appareil masticateur (Gnathostome) donnera un oursin qui en sera dépourvu (Agnathostome) ; l'oursin à incisures péristomiennes permettant le passage des branchies (Glyphostomes) évoluera vers un type dépourvu d'incisures et de branchies (Aglyphostomes). Le Spatangus, oursin irrégulier, exocyclique et aglyphostome, correspond au type le plus évolué.
La morphologie de la lanterne d'Aristote permet trois nouvelles subdivisions :
– Les Aulodontes ont des dents excavées en gouttière. Dans cet ordre comprenant des formes fossiles et actuelles sont rangées les familles suivantes : les Échinothurides (le test peu calcifié est flexible ; ce sont les oursins mous qui peuvent atteindre une grande taille, 30 cm chez le genre Sperosoma au Japon), dont les espèces contemporaines vivent dans les abysses ou les eaux profondes ; les Aspidodiadématides, qui portent de longs piquants cassants et sont dépourvus de pédicellaires glandulaires ; les Pédinides (abondants du Lias à l'Éocène, ils sont presque éteints ; un seul genre est encore vivant : Caenopedina) ; les Micropygides ; les Diadématides, la famille la plus importante des Aulodontes (le genre Diadema porte de très longs piquants qui se cassent et provoquent des blessures douloureuses ; des taches bleu saphir présentes sur le test sont interprétées tantôt comme des yeux, tantôt comme des organes photogènes ; littoraux, ils sont commensaux des récifs madréporiques).
– Les Stirodontes ont des dents carénées et les épiphyses (pinces du squelette de la lanterne d'Aristote) sont distantes. Appartiennent à cet ordre les familles suivantes : les Acrosalénides-Salénides, radioles du type Cidaris[...]
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Écrit par
- Andrée TÉTRY : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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