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OUSMAN DAN FODIO (1752 env.-1816)

Né à Marata (Gobir) dans une famille peul très pieuse, Ousman (ou Othman) Dan Fodio fait des études coraniques, puis s'installe à Degel pour prêcher l'islam. Le sarkin (roi) du Gobir lui demande d'être le précepteur de ses enfants ; il s'ensuit de nombreuses conversions dans toute cette région. Mais le nouveau sarkin qui monte sur le trône en 1801 est tout à fait hostile à l'islam, il interdit toute propagande islamique et exige l'abjuration des convertis. L'ascétisme des nouveaux musulmans, en majorité peul, déplaît à la cour jouisseuse du souverain haoussa. Le sarkin Yunfa est décidé à faire disparaître Ousman Dan Fodio. Celui-ci proclame la djihād, la guerre sainte. Appuyé par les musulmans et par ses congénères peuls animistes, le shehu Ousman Dan Fodio conquiert les divers États haoussa, de 1804 à 1809 ; en 1809, outre les Haoussa, le Nupe et l'Adamaoua sont soumis au shehu ; seul le Bornou n'a pas été submergé. Cet empire peul a pour capitale Sokoto.

Si la ferveur des néophytes a joué un rôle certain dans la victoire, les Peuls ont été le fer de lance de l'armée du shehu. Éparpillés à travers tout le pays haoussa, ils ont triomphé grâce à la supériorité qu'ils devaient à leur mode de vie nomade. Mais ils ont aussi soulevé les paysans haoussa contre la tyrannie de leurs souverains. Ousman Dan Fodio se retire dès 1809 pour se consacrer à la vie purement religieuse ; son fils et son frère s'emploient à maintenir l'hégémonie peul sur les populations situées entre le Niger et l'Adamaoua ; mais ces territoires vont servir de réserve d'esclaves, et en 1885 ils passeront sous l'influence britannique.

— Alfred FIERRO

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale

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