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SOW OUSMANE (1935-2016)

Né le 10 octobre 1935 à Dakar (Sénégal), Ousmane Sow réalise ses premières sculptures dès l'école pour s'amuser et sans aucune prétention artistique. Adolescent, il continue à travailler des pierres calcaires qu'il trouve au bord de la plage. À la mort de son père, en 1956, il débarque en France avec un brevet commercial en poche et exerce plusieurs métiers : polisseur de cuillères, manutentionnaire, garçon de salle dans un hôpital. Bien que ne sculptant plus, mais souhaitant toujours devenir artiste, il rencontre des étudiants des Beaux-Arts alors qu'il suit des études d'infirmier. En 1961, diplômé, il reprend des petits emplois pour pouvoir commencer une formation de kinésithérapeute. De retour au Sénégal en 1965, il monte un service de kinésithérapie à l'hôpital Le Dantec de Dakar et recommence à sculpter pendant ses temps libres.

Le « Premier Festival mondial des arts nègres » organisé en 1966, tout en permettant à Ousmane Sow de se poser comme artiste, lui donne la force de persévérer dans cette voie. Il présente un bas-relief figurant une tête de Maure, réalisée avec de la colle, de l'amidon et du coton. Puis il retourne en France, où il exerce son métier, transformant le soir son cabinet en atelier pour construire des petites sculptures en forme de marionnettes articulées. Les années 1970 sont pour lui des années secrètes où il expérimente les matériaux. Rentré définitivement à Dakar en 1978, il va progressivement réduire son activité de kinésithérapeute. À partir de 1989, il se consacre pleinement à la sculpture.

N'ayant que peu de ressources, Ousmane Sow utilise des matériaux économiques pour réaliser ses œuvres. Il met au point un mélange à partir de déchets de matières plastiques que lui fournit une usine voisine. Prenant des armatures de fer à béton, il les enserre de paille de plastique puis de toile de jute qu'il enrobe d'un liant de son invention – mélange d'une vingtaine de produits – longuement conservé, malaxé et macéré pour obtenir un produit maniable, élastique et onctueux résistant aux intempéries. L'ensemble est parfois enveloppé dans un tissu recouvert d'argile qui lui permet de travailler les reliefs musculaires toujours peints.

Désormais, de ses mains naissent des corps exécutés sans modèle ni croquis préalable. C'est d'abord, à partir de 1984, la série des puissants lutteurs Nouba à laquelle il travailla plusieurs années, et qui est fondatrice de son œuvre : l'échelle légèrement plus grande que nature, la matière, l'histoire racontée par les groupes de sculptures représentant les peuples perdus de l'Afrique. Lutteur assis, Lutteur debout, Lutteur couché (1984), Couple de lutteurs aux bâtons (1986), tous sont des athlètes d'une ancienne tradition de combat d'origine paysanne devenue un sport national très populaire dans le pays, représentés nus, dans des moments d'affrontement ou de repos, les bras chargés de lourds bijoux en forme d'anneau et de fétiches, le visage et le corps parfois striés de peintures en bandes colorées ou d'incisions superficielles comme pour La Séance de maquillage (1990) et le Couple de la scarification (1987). Ses groupes ont été exposés d'abord à Dakar, au Centre culturel français en 1988, puis au musée de la Vieille-Charité de Marseille en 1989, à l'exposition Art contemporain du Sénégal à la Grande Arche de la Défense et enfin au musée d'Art moderne de Troyes, qui acquiert une pièce en 1990. Pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française, il réalise Marianne et les révolutionnaires, aujourd'hui au musée du quai Branly à Paris, le groupe Toussaint Louverture, que la Touba M'Backe Gallery présentera à New York, et un Gavroche.

Dans les séries suivantes, par exemple celle des Masaï[...]

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  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Un foisonnement artistique

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