OUYANG XIU[NGEOU-YANG SIEOU](1007-1072)
Le xie siècle représente le début d'une ère nouvelle en Chine l'aube de ce qu'on appelle l'Âge moderne. Animé, dans tous les domaines, d'une énergie débordante et créatrice, il abonde en grandes figures : aucune n'est plus grande, plus féconde ou plus attachante, aucune n'a contribué davantage au patrimoine chinois que Ouyang Xiu, haut fonctionnaire, historiographe méticuleux et poète novateur.
La réforme administrative
Les Ouyang, de condition modeste, étaient originaires de Luling dans le Jiangxi, en Chine méridionale, devenu récemment le centre économique du pays.
Ouyang Xiu, enfant précoce, appartient à une classe d'hommes nouveaux qui allaient s'imposer à l'aristocratie bureaucratique des hommes du Nord inféodés dans les plus hauts postes du gouvernement central depuis le début de la dynastie. Docteur (jinshi) en 1030, il s'aligna très vite du côté de ceux, pour la plupart sudistes et hommes nouveaux comme lui, qui luttaient pour une réforme administrative. L'inertie des traditionalistes au pouvoir avait laissé se multiplier les abus dans les administrations locales et avait fait adopter une politique défaitiste vis-à-vis des royaumes barbares limitrophes. Avec ses supérieurs hiérarchiques, Fan Zhongyan (989-1052) et Han Qi (1008-1075), il essaya en 1043 de promouvoir un programme de réforme (la « petite réforme »). Un manque de doigté politique fit tomber les réformistes, accusés de « factionnalisme », un an plus tard. Ouyang Xiu, calomnié, fut rélégué à des postes provinciaux où il resta pendant dix ans. Sa faction rentra au pouvoir en 1061, avec Ouyang Xiu lui-même comme une des plus hautes personnalités du gouvernement. Les « réformistes » se montrent alors bien assagis, mais ils ne savent garder le pouvoir que cinq ans. Ouyang Xiu passera les cinq dernières années de sa vie dans des postes provinciaux et dans la retraite, voyant avec désapprobation le début de la « grande réforme » de son protégé Wang Anshi (1021-1086).
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Écrit par
- Donald HOLZMAN : ancien directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
Classification
Autres références
-
GU WEN [KOU WEN]
- Écrit par Odile KALTENMARK
- 1 170 mots
...siècle montrent un esprit de tolérance qui les fait appartenir tour à tour aux deux écoles, selon qu'ils écrivent un traité de philosophie ou un poème. Ouyang Xiu (1007-1072) est le chef de file de ce second mouvement gu wen. On dit qu'il a fondé, dans sa jeunesse, une société pour publier les œuvres de...