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OUYANG XIU[NGEOU-YANG SIEOU](1007-1072)

Un historiographe rigoureux

Pendant ses périodes de retraite, Ouyang Xiu s'est livré à des études fructueuses. Son œuvre complète, compilée par son fils cadet Ouyang Fei et son disciple Su Shi (1037-1101), comporte cent cinquante-trois volumes (juan). La simple énumération de ses réussites est éloquente.

Son recueil de plus de quatre cents inscriptions datant des deux millénaires de l'histoire chinoise qui ont précédé les Song, le Jigu lu (terminé vers 1061, en dix volumes, avec additions ultérieures), est le plus ancien recueil épigraphique existant dans le monde entier. Ouyang Xiu avait recueilli un millier de volumes de matériaux pour le composer ; il contient des notices et des remarques philologiques d'une remarquable rigueur scientifique. Ouyang Xiu joua un rôle important dans la compilation de la bibliographie impériale Chongwen zongmu, présentée à l'empereur en 1042 et révisée sous l'autorité de Ouyang Xiu de 1061 à 1062. Il faut surtout porter à son crédit la rédaction de deux histoires dynastiques. Le Xin Wudai shi, la seule des vingt-quatre histoires dynastiques écrite par un particulier depuis le vie siècle, est entièrement de sa main. Les annales impériales, les monographies et les tableaux du Xin Tang shu, achevé en 1060, ont été pour leur majeure partie réalisés par lui.

Certains principes historiographiques, tels qu'ils peuvent ressortir de son œuvre, ont influencé ses successeurs, surtout les théories sur la légitimité du pouvoir dynastique – zhengtong lun –, bien plus objectives et rationnelles que celles de ses prédécesseurs, ainsi que son parti pris moral, soulignant fortement les fautes comme les vertus des personnages historiques. Il fixa la forme définitive des généalogies familiales – jiapu –, qui jouèrent un assez grand rôle dans la Chine moderne et qui se révèlent maintenant une source historique de grande valeur.

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Écrit par

  • : ancien directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Autres références

  • GU WEN [KOU WEN]

    • Écrit par
    • 1 170 mots
    ...siècle montrent un esprit de tolérance qui les fait appartenir tour à tour aux deux écoles, selon qu'ils écrivent un traité de philosophie ou un poème. Ouyang Xiu (1007-1072) est le chef de file de ce second mouvement gu wen. On dit qu'il a fondé, dans sa jeunesse, une société pour publier les œuvres de...