OUZBÉKISTAN
Nom officiel | République d'Ouzbékistan (UZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Shavkat Mirziyoyev (depuis le 8 septembre 2016). Premier ministre : Abdulla Oripov (depuis le 14 décembre 2016) |
Capitale | Tachkent |
Langue officielle | Ouzbek |
Unité monétaire | Soum (UZS) |
Population (estim.) |
37 197 000 (2024) |
Superficie |
448 971 km²
|
L'Ouzbékistan indépendant
Depuis son indépendance le 31 août 1991, l'Ouzbékistan connaît un régime présidentiel autoritaire. Même si la transition n'a pas été aussi difficile qu'au Tadjikistan, la situation s'est tendue, au cours des quinze premières années, entre un pouvoir tardant à mettre en œuvre une politique de libéralisation de la vie politique, économique, religieuse, intolérant à l'égard de ses opposants, et une population mécontente de ses conditions d'existence. Au final, le pouvoir du premier président de l’Ouzbékistan Islam Karimov, pour qui le discours patriotique véhiculé par la doctrine nationale Mustaqillik(« l’indépendance ») a longtemps fait office de programme de réforme, tient beaucoup à la fidélité des forces de sécurité, la recherche de soutien de puissances étrangères et la manipulation des rivalités clientélistes régionales. Cependant, après la répression de la révolte d'Andijan (mai 2005), la gravité de la situation semble avoir conduit le pouvoir à engager un début de libéralisation économique, de formation en matière d'éducation religieuse et de lutte contre la corruption. Le régime politique reste, quant à lui, autoritaire, n'acceptant aucune forme d'opposition organisée. Il a habilement préparé la succession d’Islam Karimov, décédé le 2 septembre 2016, en promouvant Shavkat Mirziyoyev, Premier ministre issu du cercle rapproché de ses partisans, élu président de la république d’Ouzbékistan le 4 décembre 2016.
Un régime autoritaire et répressif face à l'islamisme naissant
Les premières années d'indépendance ont vu un rapide durcissement des élites au pouvoir issues de la période soviétique – le président Karimov était premier secrétaire du Parti communiste d'Ouzbékistan depuis 1989 – contre les oppositions. Nationalistes et islamistes, celles-ci s'étaient organisées en trois partis durant la période de la perestroïka : Birlik (1988) ; Erk, issu d'une scission au sein de Birlik (1990) ; Parti de la renaissance islamique (1990). Les opposants réunis autour d'un programme de revendications nationalistes ou religieuses sont interdits d'expression à partir de 1994. Leurs principaux leaders sont contraints à l'exil. Les manifestations d'opposition au régime sont, elles, durement réprimées (manifestations d'étudiants du 16 janvier 1992). Les élections présidentielles sont, dès lors, organisées sur le mode plébiscitaire : référendum de 1995 qui proroge le mandat du président jusqu'en 2000 avec 99 % des suffrages, élections de 2000, 2007 et de 2015.
Les groupes d'opposition nationaliste ou démocrate, qui étaient principalement constitués d'intellectuels, écrivains, professeurs d'université ou ingénieurs, n'ont pu survivre dans la clandestinité, les seules voix discordantes s'exprimant de l'étranger par le biais d'Internet. Dans le même temps, une opposition clandestine islamiste s'est développée autour des réseaux religieux interdits, nés durant la période soviétique.
En Ouzbékistan tout comme au Tadjikistan, les formes de développement de cette opposition islamiste sont liées aux rapports entre les autorités politiques et les autorités religieuses hérités de la période soviétique. Même si, depuis les indépendances, les dirigeants ont redonné à la religion une place légitime, leur méfiance à l'égard des élites religieuses n'en est pas moins restée très grande. Dans les années qui suivent l'indépendance, la faiblesse des moyens mis en œuvre pour développer l'enseignement religieux et la faible légitimité des figures promues par le pouvoir ne permettent pas de sortir du clivage entre un islam officiel national peu légitime et un islam non officiel qui, parfois toléré, parfois réprimé, fournit[...]
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Écrit par
- Edward ALLWORTH : professeur au département des langues et civilisations asiatiques et du Moyen-Orient, Clolumbia University, New York
- Arnaud RUFFIER : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
- Julien THOREZ : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
- Anne TOURNEVILLE : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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