PAIEMENTS ÉLECTRONIQUES ET CRYPTOACTIFS

Les effets de réseau

L’adoption des moyens de paiement électroniques augmente avec leur diffusion dans l’économie. En effet, la monnaie est un bien présentant des « effets de réseau ». On dit qu’un bien ou un service présentent des effets de réseau lorsque l’utilité perçue par un agent pour sa consommation augmente avec le nombre d’agents qui le consomment. Lorsque les effets de réseau relient deux groupes d’utilisateurs distincts (comme les consommateurs et les marchands), on parle « d’effets de réseau croisés ». Ainsi, les consommateurs seront d’autant plus enclins à utiliser une monnaie ou un moyen de paiement que ceux-ci sont déjà acceptés par un grand nombre de marchands, et réciproquement. Le réseau des utilisateurs des nouvelles solutions de paiement électronique doit donc atteindre une taille critique afin que leur adoption se généralise sur le marché. Les banques, gérant les comptes de dépôt des agents, disposent d’un avantage concurrentiel par rapport aux nouveaux entrants en matière d’effets de réseau : une masse critique d’utilisateurs et des infrastructures dans lesquelles elles ont fortement investi. Les nouveaux entrants du secteur des fintechs qui ne gèrent pas de comptes s’appuient souvent sur les infrastructures bancaires pour proposer de nouveaux services car ils ne disposent pas des capacités nécessaires pour gérer l’ensemble de la chaîne de valeur des paiements. Enfin, les cryptoactifs n’ont pas encore atteint la masse critique suffisante à leur usage comme moyens de paiement électroniques. En effet, ils sont essentiellement détenus pour réaliser des investissements financiers, plutôt que pour réaliser des transactions. Il existe plusieurs obstacles à l’usage des cryptoactifs pour réaliser des paiements : la volatilité des cours, leur faible acceptation par les marchands, le temps nécessaire pour réaliser un volume de transactions important, leur coût en matière énergétique. Ils ne présentent donc pas toutes les caractéristiques nécessaires à la qualification de monnaie (unité de compte, réserve de valeur, moyen de paiement).

La sécurité des paiements électroniques

L'usage de réseaux électroniques ouverts pour réaliser des transferts monétaires soulève la problématique de la sécurisation des transactions. La confiance des agents est essentielle au développement d’une monnaie ou d’un moyen de paiement ; les intermédiaires offrant des moyens de paiement électroniques doivent donc définir des principes pour proposer des transactions sécurisées à leurs clients. Les intermédiaires du secteur bancaire ont tenté de répondre à cette problématique en proposant des règles spécifiques d’accès aux réseaux de paiement qui permettent de payer à partir d’un compte bancaire, tout en précisant les modalités de leur usage.

Il existe différents systèmes de sécurisation des paiements électroniques, qui dépendent de la nature du système de paiement (système à compte ou à jetons). Les systèmes de paiement proposés par les banques et les fintechs reposent sur l’usage de comptes, détenus par un agent dont l’identité a été préalablement authentifiée. Trois problèmes principaux se posent pour sécuriser les paiements électroniques fonctionnant à partir de comptes : il faut identifier l’expéditeur du message, vérifier que le message expédié n’a pas été altéré durant la transmission et empêcher que le message ne soit redirigé vers un destinataire autre que celui qui a été choisi par l’expéditeur. En effet, l’identité du payeur peut être usurpée lors de l’initiation du message, notamment dans le cas des paiements sur [...]