PAKISTAN
Nom officiel | République islamique du Pakistan (PK) |
Chef de l'État | Asif Ali Zardari (depuis le 9 septembre 2008) |
Chef du gouvernement | Shehbaz Sharif (depuis le 11 avril 2022) |
Capitale | Islamabad |
Langues officielles | Anglais, ourdou |
Unité monétaire | Roupie pakistanaise (PKR) |
Population (estim.) |
236 939 000 (2024) |
Superficie |
796 096 km²
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Population et activités économiques
La population
Bien que les premiers recensements de 1951 et de 1961 soient peu fiables, la croissance démographique est rapide : de 34 à 40 millions en 1951, la population est passée à 84 millions en 1981, à 130,5 millions en 1998, et à 174,5 millions en 2010, dont 35 % vivent désormais dans les villes.
Les 800 000 kilomètres carrés sont très inégalement peuplés, au point que la densité moyenne (225 hab./km2) n'a guère de signification. Elle tombe à quelques unités dans les zones désertiques pour s'élever à 500 hab./km2 ou au-delà, dans les districts les plus peuplés du Pendjab, province où vit plus de la moitié de la population pakistanaise. Cette dernière s'est regroupée dans les plaines fertiles, notamment le long de l'Indus ; le nomadisme et la transhumance sont des modes de vie traditionnels qui ont quasi disparu.
Le territoire a toujours été sur la route des conquêtes militaires et a constitué de ce fait un creuset pour les peuples et les cultures. D'ailleurs, le Pakistan connaît d'importants problèmes frontaliers (ligne de cessez-le-feu au Cachemire disputé avec l'Inde, porosité de la frontière du nord-ouest), dans la mesure où les divers groupes ethniques, loin de former une unité, s'étendent sur les pays voisins (Pachtounes en Afghanistan, Sindis, Cachemiris et Pendjabis en Inde). Face à la diversité ethnolinguistique – plus de quatre-vingts langues sont parlées – l'État tente de promouvoir l'unité nationale constamment menacée. L'anglais et l'ourdou sont les deux langues officielles, la première n'étant que la clé d'accès aux postes à responsabilité tandis que la seconde, pourtant parlée par seulement 8 % des Pakistanais, est le symbole de l'identité musulmane depuis la partition de 1947 et est utilisée par les médias, journaux et télévisions. L'islam est la religion de 95 % des Pakistanais et elle est inscrite dans la Constitution comme religion d'État, mais le pays voit la montée en puissance des groupes religieux rivaux, les sunnites et les chiites (respectivement 75 et 20 %), dont les dissensions à propos de l'application de la charia sont à l'origine de massacres récurrents.
Le taux d'accroissement naturel, estimé à 3 % dans les années 1980, serait tombé à 1,8 % au début du xxie siècle. Le taux de fécondité est, en 2010, de 3,28 enfants/femme et encore plus du tiers de la population a moins de quinze ans. L'émigration a toujours été forte au Pakistan, principalement vers les pays du Moyen-Orient, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les envois d'argent de ces millions de travailleurs émigrés représentent la plus importante source de devises du pays (7 milliards de dollars en 2008), loin devant l'aide internationale qui a pourtant nettement augmenté depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la mise en place par Islamabad d'une politique antiterroriste et pro-américaine.
Malgré une misère moins aiguë qu'en Inde ou au Bangladesh, les indicateurs du développement humain restent médiocres bien qu'ils aient constamment augmenté depuis 1980 (de 0,4 en 1980 à 0,57 en 2007, selon le Programme des Nations unies pour le développement). Le taux d'alphabétisation est estimé à 58 % pour les hommes et à seulement 29 % pour les femmes, l'espérance de vie se situe à 62-64 ans, la mortalité infantile est à 67 ‰. La pression démographique toujours plus forte, notamment dans les villes, avec son corollaire, la hausse du chômage et du sous-emploi, ainsi que l'insuffisance des investissements dans les services sociaux ont contribué à accentuer la pauvreté et les déséquilibres socio-économiques (près de 30 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté). L'extrême pauvreté et le sous-développement touchent particulièrement les zones rurales, délaissées[...]
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Écrit par
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Gilbert ÉTIENNE : professeur honoraire des Instituts universitaires de hautes études internationales et d'études du développement, Genève (Suisse)
- Christophe JAFFRELOT : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- Guy MENNESSIER : professeur titulaire de la faculté des sciences de l'université de Picardie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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