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PALAIS DE TOKYO

Palais de Tokyo, Paris - crédits : Palais de Tokyo

Palais de Tokyo, Paris

Agrandi et restructuré, le Palais de Tokyo à Paris a de nouveau ouvert ses portes en 2012, lors d'une manifestation qui a duré trente heures non-stop, pendant laquelle le public a pu assister à la présentation d'œuvres d'art mais également à un ensemble de performances, concerts, lectures et débats de toutes sortes. Une manière pour son directeur, Jean de Loisy, de préciser ses intentions : élargir la mission d'un lieu « plus que jamais engagé et aventureux, un endroit à explorer, habité par les artistes, riche d'imprévus et de sensations, joyeux et expérimental, où l'on ne travaille pas sur l'art, mais avec l'art et où celui-ci nous travaille ».

Un site de création contemporaine

Le bâtiment, construit en 1937 pour l'Exposition internationale remplace le musée du Luxembourg pour abriter les collections concernant les artistes vivants. Sur la rive droite de la Seine, il fait face au musée d'Art moderne de la Ville de Paris qui occupe l'aile est du bâtiment. Baptisé musée national d'Art moderne, il ne deviendra vraiment opérationnel qu'en 1947. Son premier conservateur est le poète et humaniste Jean Cassou. Les collections constituées d'importantes donations qui lui sont faites et l'organisation d'expositions, ainsi que la première des manifestations pluridisciplinaires (Les Sources du XXe siècle, 1960), permettent au musée national d'Art moderne d'occuper une place non négligeable au sein des institutions du même type.

En 1968, avec la nomination de Jean Leymarie, une génération de jeunes conservateurs entrent au musée. Ils s'appellent Dominique Bozo, Françoise Cachin, Jean Clair et Jean-Hubert Martin. Promis par la suite à de brillantes carrières, ils s'imposent en organisant une série d'expositions qui réconcilie Paris avec l' art contemporain. En 1977, l'ouverture du Centre Georges-Pompidou entraîne le transfert des collections sur le plateau Beaubourg. Commence alors une période d'installations éphémères comme l'Institut des hautes études en arts plastiques (1988-1990), la Fondation européenne pour les métiers de l'image et du son (1986-1995) ou le Centre national de la photographie (1984-1998).

En 1999, le ministère de la Culture décide de retenir le projet de deux jeunes critiques d'art, Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans, qui vont métamorphoser totalement le lieu. Il est baptisé Palais de Tokyo, site de création contemporaine. Ils réhabilitent sans intervention massive une partie du bâtiment, lui laissant parfois un côté « friche industrielle », changent les heures d'ouverture, organisent des concerts, ouvrent une librairie et accueillent un restaurant qui est ouvert le soir.

Jouant sur une flexibilité qui s'oppose aux lourdeurs administratives du Centre Georges-Pompidou, qui préfère le plus souvent s'en tenir aux gloires solidement établies, Nicolas Bourriaud et Jérôme Sans offrent leurs cimaises aux jeunes artistes français ou étrangers. Le public découvre avec des expositions comme Notre histoire (2006) un bon nombre de créateurs émergents travaillant en France. Parmi eux, Adel Abdessemed, Kader Attia, Mircea Cantor, Laurent Grasso, Loris Gréaud, Matthieu Laurette ou Bruno Peinado, qui ont fait leur chemin depuis lors. Lorsqu'en 2006 le Suisse Marc Olivier Wahler, formé à la philosophie analytique, prend les commandes du lieu, il peut dire « qu'il s'est imposé au cœur du paysage parisien et nul ne saurait remettre en cause son existence ». Il fait une entrée fracassante avec la manifestation intitulée Cinq Milliards d'années (2006), qui mise sur le thème du chambardement cosmique et en irritera parfois plus d'un. Suit une période incertaine, ou après l'installation éphémère de la Maison de l'image, deux institutions étatiques, le Centre Georges-Pompidou[...]

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Palais de Tokyo, Paris - crédits : Palais de Tokyo

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  • RESTANY PIERRE (1930-2003)

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