PALAIS DE TOKYO

Montrer l'art en train de se faire

En 2010, le ministère décide la rénovation totale du bâtiment. Celle-ci confiée au duo d'architectes Lacaton & Vassal, qui avaient déjà travaillé à sa réhabilitation en 2002. En stabilisant lorsque c'est nécessaire et en exploitant toute la verticalité du bâtiment, ils épurent et dégagent des perspectives, retrouvent côté Seine des ouvertures qui dévoilent le paysage. La nomination de Jean de Loisy en 2011, qui a à son actif une série de manifestations prestigieuses dont Hors limites (1994) et Traces du sacré (2008) au Centre Georges-Pompidou ou la prestation d'Anish Kapoor au Grand Palais (2011), échappe comme celle de ses prédécesseurs aux canons de la conservation institutionnelle.

Avec ses 22 000 mètres carrés, le Palais de Tokyo peut voir grand. Pour ses débuts, il accueille une large part de la Triennale 2012, qui succède à la peu convaincante Force del'art sous le label Intense Proximité. Confiée au nigérien Okwui Enwezor, responsable en 2002 de la Documenta de Kassel, la manifestation, jouant sur la fascination renouvelée pour l'inconnu et le lointain, entraîne le visiteur dans une exploration où l'art et l'ethnographie convergent tout au long de plus d'un siècle de création. Après la Triennale, le Palais de Tokyo accueille plusieurs expositions simultanées dont une consacrée à Fabrice Hybert et une manifestation thématique, Les Dérives de l'Imaginaire, où une vingtaine d'artistes internationaux décrivent les processus mentaux de leur développement. Un vaste programme d'expositions dont son responsable aime à dire : « L'aventure la plus pure c'est l'artiste qui nous la procure. Or le Palais de Tokyo, vaste territoire dont les principaux habitants sont les artistes, conduit les visiteurs au plus près de l'art en train de s'inventer. » Et il ajoute : « Comme pour tout voyage ou toute exploration, notre compréhension du réel, influencée par leurs recherches modifie profondément notre conscience du monde, en cela le Palais de Tokyo est une destination. »