PALAOS ou PALAU
Nom officiel | République des Palaos (PW) |
Chef de l'État et du gouvernement | Surangel Whipps Jr. (depuis le 21 janvier 2021) |
Capitale | Melekeok |
Langues officielles | Anglais, palau (ou paloasien) |
Unité monétaire | Dollar des États-Unis (USD) |
Population (estim.) |
17 600 (2024) |
Superficie |
488 km²
|
Un peuplement ancien et une histoire coloniale mouvementée
Palaos, de par sa position occidentale, la plus proche de l'Asie de tous les archipels océaniens, a été peuplée très tôt par les Micronésiens, venus probablement des Philippines à une date controversée, entre 2500 et 1000 av. J.-C. Sont venus s'agréger des éléments mélanésiens, polynésiens, malais, qui donnent une population très composite malgré son nombre restreint. Si la majorité de la population (64,7 p. 100) parle le palauan, langue austronésienne de type malayo-occidental, utilisé conjointement avec l'anglais comme langue officielle, dans certaines îles subsistent des langues spécifiques (Sonsoralese, Tobi, Angaur). Cette diversité se retrouve dans les pratiques religieuses, certes dominées par les confessions chrétiennes (catholiques 42 p. 100, protestants 23 p. 100, dans les années 2010) mais avec des variantes comme la secte modekngei qui combine christianisme, vieux cultes indigènes et pratiques divinatoires (11 p. 100).
L'archipel est émietté en seize États fédérés (appelés municipalités jusqu'en 1984) dont pas moins de dix se partagent la grande île de Babelthuap !
Découvert par les Espagnols dès 1543 (Lopez de Villalobos), l'archipel a été décrit pour la première fois sous le nom d'îles Pelew par le capitaine britannique Henry Wilson qui y fit naufrage en 1783 sur l'îlot d'Ulong entre Koror et Peleliu, et y séjourna trois mois, le temps de réparer son navire avec l'aide du grand chef de Koror Ibedul. Le récit, An Account of the Pelew Islands, publié en 1788, a largement contribué à conforter les mythes du bon sauvage et des îles paradisiaques. Dans le dernier quart du xixe siècle, une revendication britannique et un début de pénétration allemande amenèrent le pape Léon XIII, choisi comme médiateur, à attribuer aux Espagnols la souveraineté sur l'archipel (moyennant quelques concessions économiques à leurs rivaux). Les besoins d'argent de l'Espagne après la catastrophique guerre de Cuba contre les États-Unis et la perte de Guam (1898) poussèrent Madrid à vendre à l'Allemagne le reste de ses possessions micronésiennes. Quinze ans plus tard, le Japon occupait les possessions allemandes, dont il obtenait la gestion par un mandat de la Société des nations, et les transformait en puissantes bases militaires et en terres de colonisation. Conquises par les États-Unis (reconquête de Peleliu en octobre 1944), placées sous la tutelle américaine par l'O.N.U. en 1947 au sein des Territoires sous tutelle des îles du Pacifique (Trust Territory of the Pacific Islands), les îles Palaos (comme les îles Marshall) refusèrent en 1979 de s'intégrer dans un État fédéral de Micronésie et devinrent un État autonome en 1981, étroitement associé par traité avec les États-Unis l'année suivante. Palaos accéda à une véritable indépendance en 1994, tout en conservant des liens étroits avec les États-Unis (référendum de novembre 1993).
Les modes de gestion coutumière, en particulier dans le domaine du foncier, reposent sur une transmission des terres au sein du clan, par les mères ayant des titres, à leurs filles. Le système avait été aboli par les Japonais et n'a été ensuite que partiellement rétabli, d'où une grande complexité liée à l'enchevêtrement des systèmes juridiques. En tout cas, les femmes jouent dans la société un rôle essentiel par le contrôle de la terre, de l'argent et des titres. Ce sont elles aussi qui cultivent racines et tubercules, tandis que les hommes pêchent et élèvent les porcs sacrifiés à l'occasion des fêtes, et se disputent les postes dans l'administration et les affaires.
Le principal employeur depuis la Seconde Guerre mondiale est le gouvernement, organisé un peu « à l'américaine », avec une Chambre et un Sénat représentant[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
Autres références
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MELEKEOK
- Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
- 419 mots
Melekeok est la nouvelle capitale des îles Palaos (ou Palau), inaugurée comme siège du gouvernement fédéral le 7 octobre 2006, en remplacement de l'ancienne capitale, Koror, dans la petite île du même nom. Koror et sa modeste voisine Peleliu abritent pourtant les deux tiers des quelque 20 000 habitants...
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ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)
- Écrit par Jacques FOMERAND , Cecelia M. LYNCH et Karen MINGST
- 16 708 mots
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...membres élus par l'Assemblée générale. Chaque membre disposait d'une voix et les décisions étaient prises à la majorité simple des membres présents. Lorsque Palau, dernier territoire sous tutelle des îles Carolines, devint indépendant en 1994, la tâche du Conseil de tutelle s'est trouvée terminée. Ses réunions...