PALATIN, Rome, archéologie
Un long sommeil
Ni l'abandon du Palatin comme résidence régulière par les empereurs dès la fin du iiie siècle après J.-C., ni la chute de l'Empire romain n'entraînent le déclin rapide du Palatin. Au ve siècle après J.-C., la situation évolue lentement. Tandis que les bâtiments liés à l'exercice de l'autorité politique continuent de fonctionner, les autres, pour des raisons diverses, ne sont plus entretenus. L'apparition de ruines au cœur du palais ne semble guère gêner les contemporains, signe d'un changement de perception de l'espace d'autant plus grand que le quartier est hautement valorisé. L'installation de l'église est aussi – contrairement aux idées reçues – un phénomène tardif. Le premier édifice chrétien au Palatin (Sainte-Anastasie) ne remonte qu'au ive siècle et réutilise une construction privée à l'angle sud-ouest de la colline. Ce n'est qu'au vie siècle qu'un bâtiment public devient un lieu de culte. Mais le vestibule du palais occupé par Santa Maria Antiqua est un secteur marginal à l'angle nord-ouest de la colline.
La destructuration du tissu antique et les nouvelles installations ecclésiastiques aux points clés de la colline s'accélèrent au cours des viie et viiie siècles. La création de Saint-Césaire, au cœur du palais impérial, au début du viie siècle ou le déplacement de la résidence du pape Jean VII, du Latran au Palatin, dans les premières années du viiie siècle, en sont l'illustration.
Après le retour de la résidence pontificale au Latran (milieu viiie siècle), et malgré l'installation de l'empereur germanique Othon III (996), la désertification du centre s'amorce au profit des pentes de la colline. La privatisation et la fragmentation de l'occupation débutent sur les marges du Palatin. Tandis qu'apparaît un quartier nouveau à proximité de Santa Maria Nova, la famille noble des Frangipani fortifie le nord-est, au voisinage de la via sacra, puis, de façon discontinue les autres angles du Palatin. L'abandon définitif du sommet de la colline, exception faite du monastère de Saint-Césaire au centre de l'ex-Domus Augustana, intervient entre les xie et xiiie siècles. Telle est la situation dont héritent les princes de la Renaissance et qui conditionne le partage en propriétés nobiliaires.
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Écrit par
- Manuel ROYO : professeur d'histoire de l'art et d'archéologie à l'université de Tours, agrégé de l'Université, ancien membre de l'École française de Rome et de l'École normale supérieure
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Autres références
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HABITAT - L'habitat gréco-romain
- Écrit par Bernard HOLTZMANN
- 6 537 mots
- 16 médias
En Italie, les fonds de cabane retrouvés à Rome, sur le Palatin, et datés d'avant la fondation de la Ville, c'est-à-dire du viiie siècle, présentent le même plan ovale que les maisons grecques de type primitif, mais sans socle de mur construit ; elles sont donc un témoin italique de la...