PALÉOHISTOLOGIE
Méthodes de la paléohistologie
La méthode la plus ancienne, la plus classique et la plus facile à mettre en œuvre correspond à la réalisation de lames minces. Celles-ci sont élaborées à partir d’un prélèvement de tissu fossile qui est ensuite intégré dans un bloc de résine pour préserver son intégrité. Ce bloc est poli puis découpé. Chaque section obtenue est collée sur une lame de verre et amincie par abrasion jusqu’à l’obtention d’une fine épaisseur permettant l’observation des structures souhaitées. Les lames minces peuvent alors être étudiées grâce à un microscope optique. Toutefois, cette méthode est destructrice et difficile à appliquer aux fossiles rares et précieux.
Les avancées de l’imagerie 3D permettent désormais de réaliser des études paléohistologiques non destructrices. Pour celles qui ne nécessitent pas une haute résolution de l’image et un niveau de détail très élevé (comme la microanatomie), les instruments utilisés peuvent être des scanners tridimensionnels à rayons X (technique d’imagerie par tomographie à rayons X) de type CTscan (CT pour computedtomography) ou même des outils d’imagerie médicale tels que l’IRM (imagerie par résonance magnétique) ou la radiographie. Le CTscan est l’outil qui donne les meilleurs résultats pour l’imagerie des fossiles. Cette méthode consiste à mesurer l’absorption des rayons X par les tissus, coupe par coupe ou « tranche par tranche » (en faisant avancer le fossile au sein de la machine, ce qui permet l’obtention d’une succession de coupes virtuelles), et à reconstruire des images 2D ou 3D par traitement informatique. En revanche, dans les études de paléohistologie pour lesquelles la résolution des images doit être suffisante pour observer la structure microscopique du tissu, seule l’utilisation de l’imagerie synchrotron permet d’atteindre cette haute résolution. Toutefois, les infrastructures permettant d’obtenir de telles images synchrotron sont rares, peu disponibles et onéreuses. De plus, ces images sont difficiles à manipuler car elles sont particulièrement lourdes et nécessitent des ordinateurs très puissants et des outils informatiques spécifiques. Pour ces raisons, l’utilisation de l’imagerie 3D de type synchrotron est encore très limitée en paléohistologie. Avec l’évolution rapide des nouvelles technologies (telles que des outils informatiques de plus en plus puissants ou encore des méthodes de stockage de données de plus en plus performantes) et l’avantage certain des méthodes non destructives en paléontologie, l’imagerie 3D ne peut que se développer.
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Écrit par
- Delphine ANGST : docteure, post-doctorante à l'université de Bristol (Royaume-Uni)
Classification
Médias
Autres références
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OS
- Écrit par Jean-Paul CAMUS , Encyclopædia Universalis et Armand de RICQLÈS
- 15 873 mots
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PALÉONTOLOGIE
- Écrit par Édouard BOUREAU , Patrick DE WEVER et Jean PIVETEAU
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