- 1. L’aimantation thermorémanente
- 2. L’aimantation détritique des sédiments
- 3. Les aimantations « parasites »
- 4. Minéralogie magnétique et tests de cohérence
- 5. Quelques outils du paléomagnétisme
- 6. La dérive des continents
- 7. Décrire le champ magnétique dans le passé
- 8. Comment remonter à l’intensité du champ?
- 9. Le magnétisme environnemental et le biomagnétisme
- 10. Bibliographie
PALÉOMAGNÉTISME
Les aimantations « parasites »
Diverses aimantations qui résultent de phénomènes ultérieurs à la formation de la roche peuvent se substituer à l’aimantation initiale. C’est notamment le cas des aimantations rémanentes dites isothermes dues aux impacts de foudre très fréquemment observés dans les coulées volcaniques. Les anomalies engendrées peuvent être facilement détectées en raison de leurs très fortes intensités. À noter que l’aimantation isotherme peut être reproduite en laboratoire par simple application d’un champ magnétique intense, produit par exemple dans un électro-aimant.
Une aimantation plus délicate, qui concerne presque tous les matériaux, résulte de transformations minéralogiques et chimiques de grains magnétiques. La naissance de nouvelles phases magnétiques, voire la croissance de nouveaux grains, conduit à l’acquisition d’une aimantation rémanente chimique qui oblitère partiellement ou complètement l’aimantation primaire. Dans les sédiments, la plupart des processus qui accompagnent la diagenèse (dissolution, fluides interstitiels, épigénisation, cristallisation…) favorisent la transformation des oxydes de fer. Notons également le rôle de la matière organique qui a tendance à réduire des minéraux comme la magnétite. On assiste également à des croissances cristallines à la suite de l’oxydation de minéraux initialement non porteurs d’une aimantation rémanente. Lorsque le volume du grain croît, son temps de relaxation augmente et il acquiert donc une aimantation très stable. L’aimantation chimique est souvent difficile à distinguer d’une aimantation détritique, ou encore d’une aimantation thermorémanente. Malgré son court délai par rapport à l’âge de la roche, elle doit néanmoins être identifiée. La première approche consiste à déterminer la nature des minéraux magnétiques qui portent l’aimantation.
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Écrit par
- Jean-Pierre VALET : directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de physique du globe de Paris
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