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PALÉOMAGNÉTISME

La dérive des continents

Illustration schématique de la dérive progressive de l’Inde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Illustration schématique de la dérive progressive de l’Inde

Si les continents ont subi une dérive au cours du temps, les positions successives des pôles vont tracer une courbe appelée courbe de dérive apparente du pôle. Les paléomagnéticiens ont rapidement remarqué que les formations récentes du Quaternaire et du Tertiaire présentaient un pôle magnétique effectivement confondu avec le pôle géographique. En revanche, pour les époques plus reculées (antérieures à — 5 Ma), chaque continent présente une courbe de dérive du pôle différente. Par exemple, les courbes de dérive des pôles pour l’Amérique et l’Europe sont différentes, mais elles coïncident si l’on referme l’Atlantique avant le Crétacé. Elles retracent donc la séparation progressive des deux continents depuis cette période. De la même façon, la courbe de dérive apparente du pôle Nord obtenue pour l’Inde permet de montrer la séparation de celle-ci d’avec le continent Gondwana, il y a environ 130 Ma, puis sa dérive progressive vers le nord jusqu’à sa collision avec le continent eurasiatique, qui formera la chaîne himalayenne. Plus globalement, un immense travail a été effectué pour retracer les mouvements des plaques lithosphériques, les ouvertures et les fermetures océaniques, les déchirures et les collisions continentales avec leurs événements orogéniques. Ces outils du paléomagnétisme, conjointement avec les études géologiques et paléogéographiques, ont ainsi permis de reconstituer la dérive des continents avec une bonne précision pendant les 300 derniers Ma. Au-delà, les formations géologiques sont plus rares, et les déformations rendent les interprétations et les reconstructions plus délicates. Cependant, on observe des alternances de périodes pendant lesquelles les continents sont disloqués puis assemblés formant alors un supercontinent. Ce ballet des plaques à la surface du globe est décrit sous le terme « cycle de Wilson ». Le supercontinent le plus connu par les données paléomagnétiques est la Pangée, entre 300 et 200 Ma. Un autre supercontinent assez bien étudié est le Rodinia, entre 1 100 et 750 Ma. Depuis une vingtaine d’années, grâce à la tomographie sismique, il est devenu possible de visualiser la lente pénétration des plaques océaniques dans le manteau. L’association du paléomagnétisme, de la sismologie et de la dynamique du manteau permet maintenant de faire le lien fondamental entre la surface et les couches les plus profondes de notre planète.

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Institut de physique du globe de Paris

Médias

Aimantation thermorémanente des roches volcaniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aimantation thermorémanente des roches volcaniques

Magnétite 
 - crédits : V. Raduntsev/ Shutterstock

Magnétite 

Aimantation « post-dépôt » des sédiments - crédits : Encyclopædia Universalis France

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