GLACIAIRES PALÉOMILIEUX
La reconnaissance des paléomilieux glaciaires et de leurs bordures périglaciaires peut se faire à la lueur de plusieurs types de critères : d'abord les indices perceptibles à l'observation directe, sans qu'il soit indispensable de faire des mesures ou des analyses : ce sont les critères macroscopiques de terrain ; ensuite des critères complémentaires, nécessitant l'emploi des techniques de la sédimentologie.
Les critères de terrain sont les suivants :
présence d'un plancher glaciaire, poli, portant des stries, avec diverses figures d'arrachement et des cannelures ; les systèmes de stries, ainsi que la profondeur de celles-ci permettent de connaître la direction des glaciers ainsi que la superposition des stades de crues ou de décrues ; les figures d'arrachement nous donnent le sens du déplacement du glacier ;
existence, au niveau de ces planchers, de très vastes surfaces dites de ravinement ou encore « discordances de ravinement » mettant en contact des formations de lithologie différente ; ce sont ces discordances de ravinement qui ont été décrites les premières au sommet de l'Ordovicien saharien ;
surfaces de ravinement dessinant des paléovallées glaciaires avec parfois des verrous glaciaires ;
présence de roches moutonnées, qui peut indiquer le sens du déplacement du glacier ;
surfaces striées glaciaires, qui devraient être distinguées des surfaces striées par des glissements de terrain, aériens ou sous-marins ; les phénomènes tectoniques produisent aussi des stries, de même que les radeaux de glace (stries glacielles se faisant sur un matériel plastique, à l'époque de la glaciation) ;
déformations glacio-tectoniques (traitées par ailleurs) pouvant donner une idée des directions et du sens des glaciers ; il ne faut pas les confondre avec des plis dus aux glissements sous-marins (slumpings) ou encore avec de vrais plis tectoniques ;
surfaces couvertes d'alignements, de drumlins et d'eskers ;
des fentes en coin, des sols polygonaux et même des pingos, avec diaclases ferrugénisées associées, sont significatifs aussi de la ségrégation de solutions dans les sols gelés.
Les critères complémentaires sont les suivants :
Si les tillites se reconnaissent souvent sur le terrain, il est souvent indispensable de les étudier en laboratoire (granulométrie, minéralogie). Leur extension sur de grandes surfaces est un facteur positif ;
Les matériaux fluvio-glaciaires sont plus difficiles à reconnaître et nécessitent des études détaillées ainsi que les farines glaciaires, les loess anciens et les varves ;
Dans les dépôts marins des zones englacées, les dosages du bore rapportés aux teneurs des échantillons en minéraux illitiques permettent d'évaluer la paléosalinité ;
Les études paléomagnétiques permettent de comparer la position des pôles à celle des anciens inlandsis.
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Écrit par
- François ARBEY : chargé de cours à l'université de Paris-XI
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