PALÉOZOÏQUE ou ÈRE PRIMAIRE
Importance économique des roches paléozoïques
Parmi les six systèmes constituant le Paléozoïque, le Carbonifère doit son nom aux très importants dépôts de charbons d'Europe occidentale et centrale, datés essentiellement du Carbonifère supérieur (« Houiller » ou Silésien, correspondant à peu près au Pennsylvanien) [fig. 1]. Ces charbons ont été ou sont encore l'objet d'exploitations. En France, elles étaient situées dans les massifs géologiques anciens (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Massif central, Briançonnais...). En Europe, on connaît les bassins de Grande-Bretagne, de Belgique, d'Allemagne, de Pologne (dont la Silésie qui a donné son nom au Silésien), de Russie, d'Espagne (une grande partie des exploitations de ces bassins est terminée). Hors d'Europe, citons par exemple les bassins de l'est des États-Unis, dont la Pennsylvanie qui a donné son nom au Pennsylvanien. C'est cette exploitation charbonnière, débutée dès la fin du xviiie siècle en France, associée à d'autres facteurs de développement industriel, qui a donné à ces pays leur puissance économique dès le xixe siècle. Elle a profondément marqué le paysage urbain et social (corons, chevalets, structures d'entraide, syndicalisme, etc.). La gestion de l'« après-charbon » dans les anciennes régions d'exploitations désormais fermées (Pays-de-Galles, Angleterre, France, Belgique, Allemagne...) est un véritable défi tant économique que social et environnemental auquel il a fallu trouver des solutions dès la fin du xxe siècle.
D'autres hydrocarbures, liquides (pétrole) ou gazeux (gaz naturel), sont connus dans les roches paléozoïques. Citons, par exemple, le bassin de l'ouest du Canada (notamment en Alberta) qui contient de grandes réserves de pétrole et de gaz dont une grande part est attribuable à l'occurrence de roches mères du Dévonien. Dans l'est du Canada, les ressources en hydrocarbures du Nouveau-Brunswick comprennent du charbon, du pétrole, du gaz naturel, des schistes bitumineux et un bitume solide qui se nomme l'albertite ; elles se trouvent dans le Bassin des Maritimes (Dévonien et Carbonifère tardif). Au Moyen-Orient, on connaît surtout les très importantes réserves de pétrole et de gaz des séries post-paléozoïques, mais le Paléozoïque de cette région a commencé à être prospecté pendant les années 1970, à la suite de la découverte de pétrole en Oman et de gaz dans la Formation du Khuff (Permien supérieur de part et d'autre du golfe Arabo-Persique). Des réserves importantes de pétrole et de gaz ont ainsi été découvertes en Oman, au Qatar et en Arabie Saoudite dans les séries allant de l'Ordovicien au Dévonien. Des séries siliciclastiques à hydrocarbures, d'âge paléozoïque, sont connues depuis le Moyen-Orient à l'est jusqu'au Maroc à l'ouest, en passant par les champs de Tunisie, Libye et Algérie.
En matière de ressources minières (gîtes métallifères), les chaînes calédoniennes et varisques se comportent différemment, les premières en étant peu pourvues au contraire des secondes, ce qui est lié à la mise en place de massifs granitiques beaucoup plus importants dans les chaînes varisques : Massif central, Massif armoricain, Bohême, massifs varisques des chaînes alpines (Andes, Alpes...).
Du côté des matériaux, les roches paléozoïques ont fourni et fournissent encore de très grandes quantités de grès, marbres, granulats pour la construction et l'industrie. Citons par exemple le massif marbrier du Boulonnais (Pas-de-Calais) avec ses marbres calcaires du Dévonien et du Carbonifère et le massif de l'Ardenne franco-belge depuis ses anciennes ardoisières du Paléozoïque inférieur jusqu'à ses grès, quartzites, schistes, phyllades, calcaires et dolomies du Dévono-Carbonifère. Notons aussi que le « Calcaire carbonifère » (Dinantien-Mississippien),[...]
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Écrit par
- Alain BLIECK : docteur ès sciences (doctorat d'État), agrégé de l'Université, directeur de recherche au C.N.R.S.
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