Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PALMALES

Appareil végétatif

La racine primaire périt rapidement et est remplacée par des racines adventives nombreuses (plusieurs milliers chez un palmier à huile normal) et longues (10 m ou plus). Chez certaines espèces, elles portent des épines (Iriartea, Mauritia aculeata), forment des échasses (Verschaffeltia splendida) ou des pneumatophores.

Au cours de la phase juvénile, la tige croît peu tandis que le méristème se développe. Quand celui-ci a atteint une taille déterminée, la tige s'allonge plus ou moins suivant les espèces : le tronc des rôniers et des palmiers peut atteindre 60 m. Les palmiers lianes mesurent plus de 300 m ; en revanche, d'autres palmiers sont acaules. En dépit de leurs dimensions, ni les racines ni les troncs, nus ou entourés des bases foliaires persistantes (stipes), n'ont de formations secondaires. Dans le parenchyme caulinaire sont dispersés une infinité de faisceaux vasculaires du type fermé, entourés d'une gaine sclérenchymateuse ; la course de ces faisceaux est particulière (type palmier) : issus des feuilles, ils cheminent d'abord à travers le parenchyme vers le centre de la tige, puis s'incurvent vers la périphérie.

Les Palmiers offrent un assortiment presque complet des types biologiques, à l'exception des thérophytes, et une grande variété de modèles architecturaux. Ce sont des phanérophytes dressés, la plupart du temps monocaules et monoblastiques (édifiés par un méristème unique), plus rarement branchus et polyblastiques (Hyphaene thebaica). Chez ces derniers, F. Hallé a démontré qu'il ne s'agissait pas de dichotomies vraies successives, mais d'un mode particulier de ramification. Les palmiers monoblastiques sont représentés par des plantes hapaxanthes (ou monocarpiques) qui ne fleurissent qu'une fois dans leur vie, telle Corypha umbraculifera qui, après soixante-dix ans de vie végétative, émet une inflorescence de plusieurs millions de fleurs et meurt. Ils comprennent aussi des arbres pléonanthes possédant, outre un bourgeon terminal volumineux et végétatif, des bourgeons axillaires inflorescentiels (cocotier, dattier, rônier) ; ces bourgeons florifères, situés à l'aisselle des feuilles, peuvent devenir végétatifs (Elaeis), à la suite de traumatismes donnant alors des individus multicaules. Certains palmiers forment encore des lianes (Calamus) ou des touffes à stipe très réduit assimilées soit à des chaméphytes, soit à des hémicryptophytes (Ancistrophyllum dont les longues tiges aériennes sont régénérées par un rhizome), soit même à des géophytes comme chez certaines espèces de cerrados d'Amérique du Sud, aux tiges enfouies dans le sol (Attalea exogua). Ces derniers émettent des rejets simultanés (Euterpe, Rhapis) ou successifs (Raphia) et peuvent se multiplier végétativement par des stolons plus ou moins longs.

Feuilles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilles

Les premières feuilles différenciées de la plantule, les éophylles, sont simples ou bifides. Les feuilles adultes sont grandes (plus de 15 m chez les Raphia). Elles sont éparses chez les formes grimpantes, mais généralement groupées en bouquet au sommet du stipe. Le limbe, entier et plissé dans le bourgeon suivant une préfoliation indupliquée ou rédupliquée, se déchire le long des plis quand il s'étale. L'étude morphologique et ontogénique de la feuille permet de définir quatre types principaux :

Feuille flabelliforme, détail - crédits : Randy Wells/ Photodisc/ Getty Images

Feuille flabelliforme, détail

– le type palmé ou flabellé (Chamaerops, Latania), chez lequel la feuille est homologue de celle des Graminées, comportant gaine, ligule et limbe découpé ici en segments foliaires ;

– le type penné à feuilles réduites à une gaine aligulée (Phoenix, Elaeis), les pennes foliaires représentant des excroissances dorsales ;

– le type penné à feuilles de type graminéen munies d'une gaine courte ligulée, d'un pétiole et d'un limbe découpé (Arenga) ;

– le type bipenné (Caryota),[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale

Classification

Médias

Cocotiers - crédits : John Harper/ Stone/ Getty Images

Cocotiers

Archipel des Seychelles : palmiers - crédits :  Michele Falzone/ Getty Images

Archipel des Seychelles : palmiers

Palmiers : aires de répartition - crédits : Encyclopædia Universalis France

Palmiers : aires de répartition