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PALUDISME À PLASMODIUM KNOWLESI

Le paludisme est une maladie due à un protiste parasite du genre Plasmodium qui provoque chez l’homme des fièvres intermittentes caractéristiques. Chacune de ces fièvres possède des particularités propres liées au Plasmodium qui en est responsable. Ainsi, le paludisme à Plasmodium falciparum présente une périodicité des accès de fièvre tous les deux jours ou fièvre tierce, qualifiée souvent de « maligne » à cause de la gravité de la maladie. Les Plasmodium existent chez de nombreux animaux, chez des lézards, chez des oiseaux (paludisme aviaire) et chez des primates. Ils peuvent être inoffensifs chez l’animal ou au contraire dangereux pour lui, comme dans le cas du paludisme aviaire, responsable de la disparition d’espèces de passereaux à Hawaii. Dans tous les cas, le paludisme est une maladie à vecteur : le Plasmodium est acquis par l'insecte lors du repas de sang sur un individu pris par l’une des espèces d’anophèles, un moustique vecteur dans lequel le Plasmodium doit réaliser une partie de son cycle biologique, après quoi le vecteur infecté transmettra le parasite à un autre animal lors d’un deuxième repas de sang.

Le passage du singe à l’homme 

Dans la mesure où l’homme partage de nombreuses caractéristiques génétiques et physiologiques avec les autres primates supérieurs, l’hypothèse d’une « mise en commun » de leurs parasites à un moment particulier de l’évolution humaine a été souvent avancée pour rendre compte de l’émergence du paludisme humain. L’origine africaine de Plasmodium falciparum est avérée. L’analyse comparée de son ADN avec celui d’un Plasmodium de gorille, P. praefalciparum, montre que ces deux Plasmodium sont très fortement apparentés. L’hypothèse retenue postule le passage du Plasmodium du gorille à l’homme. On suppose que ce passage est survenu il y a 10 000 ans environ. Il s’agirait de la période où la déforestation et les premiers développements de l’agriculture ont mis en contact les populations humaines avec des populations simiesques à l’habitat sylvestre. Pour cela, il faut admettre que les anophèles vecteurs du paludisme chez le gorille peuvent également piquer l’homme, y introduire P. praefalciparum et que ce dernier puisse s'y développer. Il est pratiquement certain que des populations de P. praefalciparum ont co-évolué chez l’homme infecté avec sélection chez ce dernier de P. falciparum, devenu spécifique de l’homme, car de nos jours, il ne semble pas que le gorille soit resté un réservoir naturel de paludisme humain.

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

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Macaque crabier (<it>Macaca fascicularis</it>) - crédits : Yves Gautier

Macaque crabier (Macaca fascicularis)

Distribution géographique de<em> Plasmodium knowlesi</em>, de son vecteur et de ses porteurs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Distribution géographique de Plasmodium knowlesi, de son vecteur et de ses porteurs