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PAMUK ORHAN (1952- )

Orhan Pamuk - crédits : Spencer Platt/ Getty Images

Orhan Pamuk

Premier Prix Nobel turc, en 2006, Orhan Pamuk est né à Istanbul le 7 juin 1952 dans une famille aisée de la classe moyenne acquise aux valeurs de la République kémaliste. Son père était ingénieur, comme son oncle et son grand-père. C'est ce grand-père qui est à l'origine de la fortune familiale, en grande partie perdue par le père.

Dans sa jeunesse, Orhan Pamuk a d'abord été élève du prestigieux lycée américain Robert College d'Istanbul, transformé depuis en université du Bosphore, avant d'étudier l'architecture et le journalisme à l'université d'Istanbul. Promis à la réussite sociale, il choisit un tout autre destin, au grand dam de sa famille. Il hésite d'abord entre différentes voies, puis il décide, à l'âge de vingt-deux ans, de se consacrer exclusivement à l'écriture. Quelques années plus tard paraît son premier roman : Cevdet Bey et ses fils (1982 ; trad.fr. 2014).

De 1985 à 1988, il a été écrivain invité de l'université Columbia à New York, puis de l'université de l’Iowa. Exception faite de ces séjours à l'étranger, il a toujours vécu dans le quartier européen de Nişantaşı d'Istanbul, où est située la maison de son enfance qui surplombe le Bosphore.

Un romancier et sa ville

De fait, en 2003, Orhan Pamuk a publié un ouvrage autobiographique ayant pour cadre sa ville natale : İstanbul, HatıralarveŞehir (Istanbul, souvenirs d'une ville, trad. franç. 2007). La formation de l'écrivain y est rapportée d'une manière souvent intimiste. On y découvre ainsi l'homme, dans les différents âges de sa vie, mais aussi le chroniqueur méticuleux de la disparition progressive d'une ville cosmopolite, pittoresque, fatiguée, jadis capitale des splendeurs impériales. La « mélancolie » (hüzün) est le mot clé qui caractérise ici la vision de l'auteur. Une notion qu'Orhan Pamuk utilise souvent pour exprimer un état d'esprit complexe qui relève à la fois de la tristesse, du repli sur soi, du sentiment de manque, d'impuissance et même de fierté. Il s'agit d'un sentiment collectif largement partagé devant ce qui est condamné à disparaître. Pour évoquer sa ville, Pamuk se fait aussi historien minutieux, s'appuyant sur une documentation de grande qualité : photographies d’Ara Güler et lithographies tirées de ses archives familiales, complétées de gravures et de peintures occidentales.

Au même titre que sa ville, Orhan Pamuk s'est senti en marge du monde. Une nostalgie semblable à celle qui émane des œuvres de Tchekhov, et qui semble planer sur la vie de l'écrivain ainsi que sur la société qui l'entoure. Elle est particulièrement sensible dans le roman MasumiyetMüzesi (2008 ; Le Musée de l’innocence, trad. franç. 2011).

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