PAN, mythologie
Originaire sans doute d'Arcadie, Pan est un dieu des bergers et des troupeaux, dont le culte s'est répandu à travers la Grèce et a débordé les limites du monde hellénique. Mi-homme, mi-bouc, il bondit de rocher en rocher, agile à la course, à moins qu'il n'aille se tapir dans quelque buisson, à l'affût des nymphes, ou qu'il ne se repose près de quelque source, à l'ombre des bois ; tous lieux qu'il affectionne particulièrement et où il est dangereux de venir troubler son sommeil, aux heures chaudes de la journée. Sa silhouette est familière : figure barbue, yeux rusés, front porteur de cornes, corps velu, pattes nerveuses pourvues à leurs extrémités de sabots fendus. Son activité sexuelle n'est pas moins proverbiale et les deux sexes sont également l'objet de sa convoitise. Ses attributs ordinaires sont la syrinx (ou flûte à sept tuyaux), le bâton du berger, la couronne et le rameau de pin. Ce sont surtout les poètes alexandrins qui ont contribué à populariser cette divinité pittoresque et rustique, dont les légendes les plus anciennes ont trait à la naissance. Un hymne dit homérique raconte qu'il est le fils d'Hermès et d'une nymphe arcadienne, Dryops. Hermès enleva l'enfant monstrueux sur l'Olympe et le montra aux autres dieux qui furent tous fort joyeux — d'où son nom de Pan (du mot grec pan, « tout ») —, Dionysos le premier, dans le cortège duquel il figure souvent. Selon une autre tradition, Pan serait le rejeton d'Hermès et de Pénélope alors que celle-ci, répudiée par Ulysse, traversait l'Arcadie pour retourner chez ses parents (Apollodore, Épitome, vii, 38 ; Cicéron, De nativa decorum, xxii, 36). Une autre version encore fait de Pan le fruit de l'union de Pénélope avec tous les prétendants, pendant l'absence d'Ulysse. Quelquefois aussi on dit que Pan est le fils de Zeus et d'Hybris, ou de Zeus et de Callisto, frère jumeau d'Arcas, le héros éponyme de l'Arcadie. Pan compta, parmi ses nombreuses conquêtes féminines, la nymphe Écho ainsi que la déesse Séléné, à laquelle il offrit un troupeau de bœufs blancs. À Rome, il fut identifié tantôt au dieu Faunus, tantôt au dieu des « bocages », Silvain. Dans un récit de Plutarque (Des oracles, xvii), il est dit que, vers le temps d'Auguste, un navigateur avait entendu sur la mer des voix mystérieuses annonçant « la mort du grand Pan », du dieu qui, pour les mythographes et les philosophes, en était venu à incarner le Tout, l'Univers.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert DAVREU : enseignant en littérature générale et comparée à l'université de Paris-VIII, poète et traducteur
Classification
Média
Autres références
-
MIN, religion égyptienne
- Écrit par Florence GOMBERT
- 147 mots
Dieu égyptien ithyphallique (le pénis en érection), représenté le bras droit levé en équerre tenant un fouet (flabellum), son autre bras étant glissé sous son vêtement serré. Min est coiffé de deux hautes plumes tenues par un bandeau. Il est parfois accompagné d’une laitue montée dont le suc...
-
MYTHOLOGIES - Le monde gréco-romain
- Écrit par Encyclopædia Universalis , John SCHEID , Giulia SISSA et Jean-Pierre VERNANT
- 4 815 mots
...Téthys, l'épouse d'Océan, aussi ondoyante et diverse que Thémis est fixe et constante) ; Asklépios, fils d'Apollon, guérisseur et médecin ; Pan, fils d'Hermès, maître des bergers et des troupeaux, d'aspect mi-humain, mi-caprin (il poursuit et assaille les nymphes, compagnes de son père et d'Artémis... -
PRIAPE
- Écrit par Maurice OLENDER
- 970 mots
Étrange est le destin de ce petit dieu nommé Priape, que les auteurs anciens et modernes n'ont cessé de confondre avec d'autres figures de la sexualité, avec Pan ou les satyres, mais aussi avec son père Dionysos ou avec Hermaphrodite. Cela tient sans doute à ce que la marque congénitale...