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PANAMÁ

Nom officiel

République du Panamá (PA)

    Chef de l'État et du gouvernement

    José Raúl Mulino (depuis le 1er juillet 2024)

      Capitale

      Panamá

        Langue officielle

        Espagnol

          Unité monétaire

          Balboa (PAB)

            Population (estim.) 4 307 000 (2024)
              Superficie 75 320 km²

                Histoire

                Les vicissitudes d'une position interocéanique

                Une province sécessionniste de Colombie (1821-1861)

                Le 28 novembre 1821, l'ensemble des provinces de Panamá (l'ancienne gobernación de Tierra firme ou Castilla de oro), qui comptait alors quelque 80 000 habitants, se déclarait « libre et indépendant du gouvernement espagnol » et, volontairement, se rattachait à l'« État républicain de Colombie ». Parler de sentiment national à cette occasion serait sans doute hâtif, mais il est certain que la singulière position de l'isthme, relais du commerce entre l'Espagne et l'Amérique du Sud, l'« orgie mercantile » des grandes foires de Portobelo, les éléments cosmopolites qu'elles attiraient avaient suscité une mentalité particulière. Toute cette activité avait considérablement décru depuis qu'à la suite de l'état d'insécurité provoqué par la piraterie les galions empruntaient la route du cap Horn ; mais les difficultés de l'Espagne, au début du xixe siècle, et l'affluence des navires anglais venaient justement de rendre vie au commerce interocéanique. Or les autorités espagnoles restaurées, revenues au rigoureux monopole antérieur, prétendaient s'opposer à cette renaissance. La réaction libre-échangiste allait jouer un rôle déterminant dans cette prise de conscience de la spécificité panaméenne. Bolívar, qui réunit à Panamá le premier Congrès panaméricain (1826), ne prophétisait-il pas que l'isthme serait un jour l'« emporium de l'univers » et le siège de la « capitale de la Terre » ?

                Cette préoccupation mercantile allait d'ailleurs rester présente dans les doléances formulées par l'oligarchie commerçante panaméenne, tout au long du xixe siècle, contre la Colombie. On reprochait à Bogotá, la lointaine capitale, de négliger les intérêts de l'isthme. À vrai dire, seule la géographie politique coloniale avait créé des liens que la nature démentait ; entre Panamá et la Colombie, l'impénétrable forêt vierge et le relief abrupt du Darién formaient un obstacle demeuré jusqu'à nos jours infranchissable, et les relations ne pouvaient s'effectuer que par mer. En outre, les guerres civiles qui déchiraient continuellement la métropole, leur cortège de désordres et d'incertitudes apparaissaient incompatibles avec la sécurité que réclament les affaires. De là les tentatives répétées de sécession qui jalonnent le siècle : 1830-1831, 1840 ; en 1861, les révoltés en vinrent même à envisager l'opportunité de transformer Panamá en un protectorat des grandes puissances : États-Unis, France, Grande-Bretagne. En effet, depuis une décennie, des perspectives brillantes étaient apparues ; à la suite de la découverte des mines d'or de Californie, en 1848, un flot d'aventuriers se ruaient vers la côte Pacifique des États-Unis ; ils accouraient nombreux sur les plages de l'Amérique centrale, là où le passage était le plus facile : isthme mexicain de Tehuantepec, dépression du grand lac de Nicaragua et, naturellement, isthme de Panamá. Même pour les Américains de la côte est, le voyage par mer était préférable à la traversée de leur immense pays : une compagnie formée à New York obtint facilement du gouvernement colombien la concession nécessaire à la construction d'une voie ferrée et commença les travaux dès 1849. Malgré les difficultés inouïes, dues à la nature des sols, au climat éprouvant et aux maladies, la ligne fut achevée et le premier train traversa l'isthme le 27 janvier 1855. Panamá retrouvait ainsi sa vocation de terre de passage. L'affluence des hommes et des marchandises était telle qu'on parla d'une « ère californienne ». La négligence ou l'égoïsme du gouvernement de Bogotá, les dérèglements de la politique colombienne devinrent alors insupportables aux Panaméens.[...]

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                Écrit par

                • : maître de conférences en science politique à l'université de Lyon-II-Lumière
                • : professeur agrégée de géographie, université de Montpellier-III
                • : professeur au lycée franco-mexicain de Mexico
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Panamá : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Panamá : carte physique

                Panamá : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Panamá : drapeau

                Indiens Cuna (Panamá) - crédits : Bettmann/ Getty Images

                Indiens Cuna (Panamá)

                Autres références

                • PANAMÁ, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par , , , , , , et
                  • 24 158 mots
                  • 23 médias
                  Comprenant l'extrême sud du Nicaragua, le Costa Rica et le Panamá, l'Amérique centrale isthmique possède une croûte, de nature océanique, écaillée et redoublée, épaisse de plus de 40 kilomètres. Le substratum océanique, déformé, affleure essentiellement sur sa façade pacifique, dans des péninsules...
                • BALBOA VASCO NÚÑEZ DE (1475 env.-1519)

                  • Écrit par
                  • 584 mots

                  Conquistador espagnol qui découvrit le Pacifique. Appartenant à la noblesse galicienne, Vasco Núñez de Balboa accompagna Rodrigo de Bastidas, explorateur de la côte colombienne et de la côte septentrionale de l'isthme de Panamá, et s'établit ensuite dans l'île d'Hispaniola...

                • CÉNOZOÏQUE

                  • Écrit par
                  • 7 601 mots
                  • 7 médias
                  ...Rocheuses, initiée à la fin du Crétacé, se poursuivit durant tout le Paléogène. Plus récente, d'âge néogène, la Cordillère des Andes a la même origine. L'isthme de Panamá, qui relie l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, résulte de la subduction récente (Miocène-Pliocène) des plaques océaniques...
                • CHIRIQUÍ

                  • Écrit par
                  • 318 mots

                  Située dans la portion occidentale du Panamá, la province de Chiriquí est très liée au sud du Costa Rica avec lequel il constitue l'aire culturelle appelée Grande Chiriquí.

                  Entre 500 et 700 s'est développée la culture de Barriles, dont le site éponyme se trouve dans les hautes terres...

                • Afficher les 16 références