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PANAMÁ

Nom officiel

République du Panamá (PA)

    Chef de l'État et du gouvernement

    José Raúl Mulino (depuis le 1er juillet 2024)

      Capitale

      Panamá

        Langue officielle

        Espagnol

          Unité monétaire

          Balboa (PAB)

            Population (estim.) 4 307 000 (2024)
              Superficie 75 320 km²

                Le Panamá de Torrijos à nos jours

                Omar Torrijos au pouvoir : régime fort et affirmation de la souveraineté nationale

                Arnulfo Arias a remporté l'élection présidentielle de mai 1968 dans un contexte agité ; il devient alors président pour la troisième fois (1940, 1949 et 1968). Mais ses soutiens politiques sont hétéroclites (une partie des grandes familles traditionnelles, des secteurs réformistes, un secteur des officiers de la garde nationale), et sa tentative d'éliminer d'éventuels adversaires en modifiant la hiérarchie de la garde nationale lui est fatale ; cette dernière le renverse par un coup d'État le 11 octobre 1968. L'intervention des militaires, censée être provisoire, va instituer un régime fortement personnalisé.

                En quelques mois, le colonel Omar Torrijos (devenu général en 1969) s'impose à la fois comme le commandant de la garde nationale et le dirigeant de la junte au pouvoir. Il gouverne de fait le pays jusqu'à sa mort en 1981, sans avoir le titre officiel de chef d'État. En 1972, une nouvelle Constitution lui reconnaît le rôle de « chef suprême de la révolution panaméenne ». Elle met également en place un pouvoir populaire et prévoit des élections législatives en 1978. L'Assemblée nationale, dans laquelle les partisans de Torrijos sont majoritaires, élit Aristides Royo à la présidence de la République, une charge uniquement symbolique.

                Avec un discours nationaliste et modernisateur, Torrijos entend donner à son pays un visage nouveau. Personnalité charismatique, gouvernant de manière personnelle et directe, il dispose d'un véritable soutien populaire, en particulier parmi la population la plus défavorisée. Il sait également rallier le soutien de l'élite traditionnelle, en ne remettant pas en cause son poids économique. Le pouvoir de Torrijos repose sur le contrôle et la fidélité de la garde nationale, utilisée en particulier contre ses opposants, et sur la direction des services secrets, confiée dès 1970 à Manuel Noriega, officier de la garde nationale qui a soutenu le coup d'État de 1968. Ce n'est qu'en 1979 qu'il crée un parti, le Parti révolutionnaire démocratique (Partido Revolucionario Democrático, P.R.D.), mais celui-ci ne parviendra jamais à un haut niveau d'organisation.

                Sur le plan de la politique interne, il lance, dès 1969, un vaste programme de réforme agraire, il nationalise l'énergie et les télécommunications et crée des entreprises publiques dans l'industrie et l'agro-exportation. Il établit également, en 1972, un nouveau Code du travail. L'investissement public est financé par une dette extérieure, qui devient très importante (2,2 milliards de dollars en 1980), mais aussi par de larges ouvertures faites au secteur bancaire étranger. Des conditions très favorables sont, en effet, proposées aux banques (taxation faible, secret bancaire) contre l'obligation de contribuer au financement de la politique économique du gouvernement.

                La politique étrangère de Torrijos est audacieuse et témoigne de sa capacité à s'affranchir de la tutelle de Washington. Il rétablit les relations diplomatiques avec Cuba en 1974, adhère au mouvement des non-alignés en 1975, soutient les sandinistes au Nicaragua. C'est sur la question du canal de Panamá que le changement s'avère le plus important. À l'issue de longues négociations, il obtient, en février 1974, la signature d'une « déclaration de principe » qui établit la fin de la propriété à perpétuité du canal par les États-Unis. En septembre 1977, il signe, à Washington, les traités Torrijos-Carter qui remplacent les traités de 1903, véritable aboutissement de sa politique : le canal passera sous souveraineté panaméenne le 31 décembre 1999. Pendant la période transitoire, les deux pays devront le gérer ensemble. Le Panamá reçoit une part accrue des droits sur le trafic. Au niveau[...]

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                Écrit par

                • : maître de conférences en science politique à l'université de Lyon-II-Lumière
                • : professeur agrégée de géographie, université de Montpellier-III
                • : professeur au lycée franco-mexicain de Mexico
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Panamá : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Panamá : carte physique

                Panamá : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Panamá : drapeau

                Indiens Cuna (Panamá) - crédits : Bettmann/ Getty Images

                Indiens Cuna (Panamá)

                Autres références

                • PANAMÁ, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par , , , , , , et
                  • 24 158 mots
                  • 23 médias
                  Comprenant l'extrême sud du Nicaragua, le Costa Rica et le Panamá, l'Amérique centrale isthmique possède une croûte, de nature océanique, écaillée et redoublée, épaisse de plus de 40 kilomètres. Le substratum océanique, déformé, affleure essentiellement sur sa façade pacifique, dans des péninsules...
                • BALBOA VASCO NÚÑEZ DE (1475 env.-1519)

                  • Écrit par
                  • 584 mots

                  Conquistador espagnol qui découvrit le Pacifique. Appartenant à la noblesse galicienne, Vasco Núñez de Balboa accompagna Rodrigo de Bastidas, explorateur de la côte colombienne et de la côte septentrionale de l'isthme de Panamá, et s'établit ensuite dans l'île d'Hispaniola...

                • CÉNOZOÏQUE

                  • Écrit par
                  • 7 601 mots
                  • 7 médias
                  ...Rocheuses, initiée à la fin du Crétacé, se poursuivit durant tout le Paléogène. Plus récente, d'âge néogène, la Cordillère des Andes a la même origine. L'isthme de Panamá, qui relie l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, résulte de la subduction récente (Miocène-Pliocène) des plaques océaniques...
                • CHIRIQUÍ

                  • Écrit par
                  • 318 mots

                  Située dans la portion occidentale du Panamá, la province de Chiriquí est très liée au sud du Costa Rica avec lequel il constitue l'aire culturelle appelée Grande Chiriquí.

                  Entre 500 et 700 s'est développée la culture de Barriles, dont le site éponyme se trouve dans les hautes terres...

                • Afficher les 16 références