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PANAMÉRICANISME

Renouvellement dans un monde ouvert

La onzième Conférence panaméricaine, qui devait se tenir à Quito en 1959, n'avait pu se réunir. Ce fut une conférence extraordinaire des États américains qui fut convoquée, en novembre 1965, à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par les remous encore vifs laissés par les événements de Saint-Domingue.

L'acte de Rio proclame la nécessité d'imprimer un nouveau dynamisme au système interaméricain en modifiant la structure de l'O.E.A.

Diverses idées majeures apparaissent : introduire dans la Charte des impératifs du développement, perfectionner les structures, améliorer les procédures de règlement des différends.

La Conférence interaméricaine extraordinaire qui se tint à Buenos Aires du 20 au 27 février 1967 adopta un protocole modifiant 27 articles de la charte de Bogotá.

La réforme répondait aux trois préoccupations essentielles qui la commandaient : définition de normes économiques, mise en place de nouvelles structures et amélioration de la procédure de règlement des différends.

Définition des normes économiques

Alors que la charte de Bogotá était fort brève sur la coopération économique, la Conférence de Buenos Aires introduit, sous la forme de règles de comportement que les États membres de l'Organisation ont l'obligation de respecter, une véritable doctrine du développement. Certaines de ces normes imposent une politique économique et sociale à l'intérieur de chacune des républiques : accroissement substantiel du produit national, distribution équitable du revenu national, régime fiscal rationnel, modernisation de la vie rurale, diversification de l'industrialisation, stabilité des prix intérieurs, rémunérations équitables, lutte contre l'analphabétisme, etc.

La nouvelle charte comprend également des normes sociales : droit au bien-être matériel et au développement spirituel, droit au travail, droit de grève ; des normes relatives à l'éducation, la science et la culture : enseignement primaire obligatoire et gratuit, extension de l'enseignement secondaire, enseignement supérieur accessible à tous, etc.

On mesure ce que ces règles, par ailleurs bien fondées, ont d'ambitieux et l'on peut émettre quelques doutes sur la disponibilité de tous les États américains à les mettre sincèrement en œuvre.

D'autres normes se situent au plan de la coopération continentale et tendent à promouvoir l' intégration économique aux fins du développement, intégration présentée comme « un des objectifs du système interaméricain ». Ces dispositions ont pour but de faire couvrir par le panaméricanisme des regroupements subrégionaux à caractère ibéro-américain.

Le Marché commun des États de l'Amérique centrale, décidé en 1960, et, surtout, l'Association latino-américaine de libre échange ( A.L.A.L.E.), créée le 18 février 1960 par le traité de Montevideo, tendent, en effet, à mettre progressivement en œuvre un marché commun latino-américain grâce à une intégration des économies des États membres, qui devrait être réalisée en 1985.

Depuis, une intégration économique plus étroite a été tentée par le Pacte andin de mai 1969 entre le Pérou, l'Équateur, la Colombie et le Venezuela.

Ces efforts ibéro-américains ne peuvent se passer de l'appui des États-Unis et c'est la raison pour laquelle la Carta reformada porte au plan continental les normes de l'intégration.

Les nouvelles structures

On regrettait que la vieille conférence panaméricaine, organe pesant, ne se soit pas réunie depuis 1954. La création d'une Assemblée générale, nouvel organe suprême de l'Organisation à périodicité annuelle et non plus quinquennale, a rationalisé le système.

Au lieu du Conseil unique, se trouvent établis trois conseils où tous les pays sont représentés, la présence des États-Unis ne permettant[...]

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Simon Bolivar - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Simon Bolivar

Fidel Castro, 1960 - crédits : Keystone/ Getty Images

Fidel Castro, 1960

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Fidel Castro aux Nations unies, 1975

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