PANCRÉAS
Pancréas endocrine
Histologie
Les îlots de Langerhans, qui constituent le pancréas endocrine, sont dispersés sur l'ensemble du pancréas, mais prédominent dans sa partie caudale. Leur nombre est de l'ordre de 1,5 à 2,5 millions pour un poids global de 1 à 2 grammes. Leur taille s'échelonne de 50 à 300 micromètres (μm) de diamètre, et ils contiennent des centaines à des milliers de cellules endocrines. Leur origine embryologique reste discutée entre une large part d'origine endodermique issue du tube digestif et une part plus restreinte d'origine neuroectodermique possible (crêtes neurales) par analogie avec d'autres cellules du système APUD (glomus carotidien, médullosurrénale, cellules thyroïdiennes).
Quatre types de cellules les composent : les cellules B situées surtout au centre des îlots, sécrétant l' insuline, en constituent de 60 à 90 % ; les cellules A, plus périphériques, réunissent la plupart des cellules restantes, sécrétant le glucagon ; les cellules D, sécrétant la somatostatine, et les cellules F, sécrétant le polypeptide pancréatique, de localisation périphérique, sont en nombre très réduit. Les îlots constituent des agglomérats cellulaires compacts favorisant les échanges intercellulaires. Les artérioles afférentes pénètrent à travers l'îlot jusqu'à sa zone centrale riche en cellules B, d'où se développe l'arborisation capillaire qui revient ensuite vers la surface de l'îlot pour se déverser enfin dans le système veineux portal. Les cellules endocrines ont une taille de 10 à 15 μm avec un noyau volumineux et la présence de réticulum endoplasmique granuleux et d'un appareil de Golgi. Les granules sécrétoires intracytoplasmiques permettent de distinguer au microscope électronique les différents types cellulaires : aspects de cristaux denses entourés d'un halo clair pour l'insuline des cellules B ; aspect central sphérique dense pour le glucagon des cellules A ; aspect central sphérique, mais moins dense pour les contenus des granules des cellules D et F. L'immunohistochimie permet une distinction encore plus précise grâce à la spécificité des anticorps antihormones. La caractérisation des types cellulaires par l'identification de leur sécrétion monohormonale ou plurihormonale, détectée grâce à l'aspect des granules, à des réactions histochimiques, aux données de l'étude immunohistochimique, revêt une importance diagnostique et pronostique en matière de tumeurs du pancréas endocrine.
Hormones pancréatiques
L'insuline
Hormone protéique d'un poids moléculaire de 5 700 daltons synthétisée par les cellules B des îlots, l'insuline est formée de deux chaînes peptidiques A (de 21 acides aminés) et B (de 30 acides aminés) réunies par deux ponts disulfures. Elle est issue du clivage de la pro-insuline formée au niveau du réticulum endoplasmique des cellules B à partir de la prépro-insuline, elle-même obtenue après transcription ribosomale de son ARN messager. La prépro-insuline, comptant 110 acides aminés, est codée au niveau du génome humain par un gène unique situé sur le bras court du chromosome 11. Les deux chaînes de l'insuline sont connectées au sein de la pro-insuline par un segment peptidique de 31 acides aminés, appelé peptide C, et deux dipeptides composés d’acides aminés basiques, généralement dénommés CA et BC, car ils assurent respectivement la jonction entre les chaînes A et C et B et C. La conversion de la pro-insuline en insuline s'opère au niveau de l'appareil de Golgi par action enzymatique permettant la séparation du peptide C et des deux dipeptides.
La sécrétion insulinique dépend de nombreux agents sécrétagogues et inhibiteurs. Le glucose plasmatique est l'agent stimulant le plus puissant de la sécrétion d'insuline. Les acides[...]
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Écrit par
- Jacques MIROUZE : médecin des hôpitaux, ancien professeur de l'université de Montpellier
- Éric RENARD : professeur des Universités, praticien hospitalier, coordinateur du département d'endocrinologie, diabète, nutrition au Centre hospitalier régional universitaire de Montpellier
- André RIBET : professeur à la faculté de médecine de Toulouse, médecin des hôpitaux.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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ABDOMEN
- Écrit par Claude GILLOT
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Le corps et la queue du pancréas se développent dans la lame postérieure de la poche rétrogastrique, prolongeant vers la gauche la tête du pancréas, localisée au méso-duodénum. -
BANTING FREDERICK GRANT (1891-1941)
- Écrit par G. MAHEU
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Médecin canadien à qui l'on doit la découverte du rôle de l'insuline dans le traitement du diabète, sir Frederick Banting, né au Canada, fit ses études à l'université de Toronto. On connaissait déjà l'existence des hormones (Jokichi Takamine avait isolé l'adrénaline...
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CHOLÉCYSTOKININE-PANCRÉOZYMINE
- Écrit par Jean-Louis SCHLIENGER
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Découverte en deux temps, d'abord pour son action sur la contraction de la vésicule biliaire et rattachée à la cholécystokinine par Ivy et Golberg en 1928, puis pour son action sur la sécrétion enzymatique pancréatique, attribuée à la pancréozymine par Harper en 1943, cette hormone n'a vu reconnaître...
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DÉCOUVERTE DE L'INSULINE
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L'histoire de l'insuline remonte à la mise en évidence expérimentale du rôle du pancréas dans la genèse du diabète sucré chez le chien, par Oskar Minkowski et Josef von Mering, en 1889. Stimulés en outre par les résultats encourageants de l'administration d'extraits de ...
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