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PĀṆINI (Ve s. av. J.-C. env.)

L'œuvre

La grammaire de Pāṇini, appelée couramment Aṣṭādhyāyī (« les huit leçons »), est un ensemble de près de quatre mille formules appelées sūtra et réparties dans huit chapitres, eux-mêmes divisés en quatre parties. Ce texte est accompagné d'appendices dont l'authenticité est plus ou moins discutée. Un appendice initial est l'alphabet, dont une légende veut qu'il soit fait des sons du tambourin dont le dieu Śiva « roi des danseurs » accompagne sa danse cosmique, et qu'il ait été donné par révélation à Pāṇini, d'où son nom de Śivasūtra ou Māheśvarasūtra.

Deux appendices terminaux sont faits, l'un de listes de mots qu'un trait grammatical particulier classe ensemble, l'autre de dix listes de racines, listes auxquelles, dans la grammaire, renvoient des abréviations et qui, au nombre de près de deux mille, comportent, outre l'énoncé de la forme et des indications sur la conjugaison, une mention du sens. La mention des sens ne serait peut-être pas paninéenne. Un autre appendice est un court recueil de règles d'interprétation destinées à définir des conventions de la métalangue ou des conventions d'application de règles.

D'autres textes sont nécessairement associés à l'Aṣṭādhyāyī dans la tradition indienne, sans être toujours attribués à Pāṇini. Les Uṇādisūtra sont des règles de dérivation primaire, parfois attribuées à Śākaṭāyana. Les Phiṭsūtra attribués à Sāntanava sont des règles d'accentuation. Le Liṅgānusāsana est un recueil de règles sur le genre. La Śikṣā est une description phonétique.

Ce corpus de textes forme un tout dont la constitution définitive est fort ancienne, antérieure au commentateur Kātyāyana (iiie siècle av. J.-C.). Il est reconnu comme donnant une description très poussée du sanskrit classique et même védique. Il a servi d'instrument d'enseignement dans les écoles, de base de spéculation linguistique et même logique ou métaphysique. Fait de formules d'une brièveté extrême, il reste très court (un volume de cent pages environ) et est aisément mémorisable.

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