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PAPANDHRÉOU GIORGOS ou PAPANDRÉOU GEORGES (1888-1968)

Né à Kaletri, un village du Péloponnèse, Papandhréou entre dans la vie politique grecque à l'âge de vingt-sept ans après avoir suivi des études de droit, de sciences économiques et politiques à l'université d'Athènes et à Berlin. Il est nommé gouverneur de l'île de Lesbos au moment où celle-ci est occupée par la Grèce. En 1916, lors du conflit qui oppose Constantin Ier à Venizelos, leader des libéraux, à propos de l'entrée en guerre de la Grèce aux côtés de l'Entente, il prend parti pour ce dernier, et participe au soulèvement de Thessalonique (1916) qui aboutit au renvoi du roi et du dauphin et à son remplacement par son fils Alexandre. Au lendemain de la défaite grecque en Anatolie et de la prise du pouvoir par les militaires libéraux, Papandhréou est élu député du parti vénizeliste (1923) et se voit confier par le Conseil de la révolution le ministère de l'Intérieur. En 1926, il participe à la mise au point de la Constitution républicaine de la Grèce ; à la même époque, il défraie la chronique par sa liaison avec une grande dame du théâtre, Kiveli. Durant la première République grecque, il est ministre de l'Éducation nationale dans le dernier cabinet de Venizelos de 1928 à 1932. Sous la dictature de Metaxas, il est déporté à Cythère et à Naxos pour avoir participé avec d'autres chefs libéraux à un Comité de lutte antidictatorial. Il revient à Athènes en 1941 et reprend contact avec les autres leaders libéraux. Ceux-ci sont dans l'expectative ; toutefois, dans le courant libéral, un timide redressement s'opère, pour enlever aux communistes le monopole de la résistance. Papandhréou relance son mouvement, le Parti social-démocrate, mais il est arrêté par les Italiens (1942) ; il s'évade et rejoint le gouvernement grec en exil au Moyen-Orient. Il devient Premier ministre du gouvernement d'union nationale en 1944, mais se rend compte immédiatement que si son « gouvernement » se rendait en Grèce sans pouvoir compter sur l'appui des Alliés, il serait en réalité prisonnier du Front de libération nationale (E.A.M.). Le 22 septembre 1944, il télégraphie un message dans ce sens à Churchill.

Ainsi Papandhréou impose la présence des forces britanniques en Grèce et le désarmement de l'Armée populaire de libération nationale. Il est cependant débordé par la droite monarchiste et ne peut faire cesser les provocations contre la gauche et contre les communistes, ce qui contraint une partie d'entre eux à se réfugier dans les montagnes et à reprendre les armes. La droite et le centre légitimiste, ayant réussi à diviser la gauche et à se débarrasser des communistes, peuvent désormais se passer d'interlocuteur avec la gauche et gouverner directement : Papandhréou est alors relégué au second plan et traîne d'un ministère à l'autre dans les cabinets qui se succèdent après 1945. Dix ans après la fin de la guerre civile, on fait de nouveau appel à lui pour faire barrage à une gauche qui réapparaît en force aux élections. En 1961, il s'applique à former un nouveau parti centriste en rassemblant les vestiges des diverses formations libérales. En collaboration avec Sophocle Venizelos, fils de l'ancien leader libéral crétois, il regroupe six partis situés au centre de l'échiquier politique grec et qui acceptent de collaborer avec les communistes. L'Union du centre qu'il dirige d'abord avec Sophocle Venizelos, puis seul après la mort de ce dernier, remporte un succès relatif aux élections. Puis avec l'aide de la gauche et des communistes, il emporte 53 p. 100 des suffrages aux élections de 1963.

À nouveau au pouvoir, Papandhréou revient à sa politique de 1944 : tenant à se démarquer en même temps de la gauche et de la droite, il déclare la « lutte sur deux fronts ». Mais le jeune roi Constantin II,[...]

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Manifestation en faveur de Georges Papandréou, 1965 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Manifestation en faveur de Georges Papandréou, 1965

Manifestation en faveur de Georges Papandréou (1965) - crédits : Terry Fincher/ Hulton Archive/ Getty Images

Manifestation en faveur de Georges Papandréou (1965)

Autres références

  • GRÈCE - De la Grèce byzantine à la Grèce contemporaine

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    • 11 médias
    ...qui groupe les éléments communistes, communisants, socialistes de gauche et une partie importante des anciens résistants de l'EAM). Le leader centriste Georges Papandréou forme le gouvernement. Les essais, bien que timides, du gouvernement centriste pour moderniser et libéraliser la vie politique et pour...