PAPILLOMAVIRUS
Aspects cliniques
Les HPV sont responsables de proliférations bénignes ou malignes. La localisation, au niveau de la peau et des muqueuses nasales, oropharyngées ou ano-génitales, le type de tumeur et le risque d'évolution vers un cancer sont étroitement liés au type de HPV en cause. Au niveau de la peau, les verrues cutanées, verrues vulgaires ou verrues planes et verrues plantaires (HPV1), sont les manifestations bénignes les plus communes. L'épidermodysplasie verruciforme est une maladie de la peau liée aux HPV5 et HPV8. Rare, souvent familiale, elle associe des verrues planes et des macules brun-rouge, se transformant en cancer cutané au niveau des régions exposées au soleil.
Les lésions génitales peuvent atteindre la peau ou les muqueuses. Elles sont fréquemment plurifocales et asymptomatiques. Une vingtaine de génotypes sont impliqués, mais tous ne sont pas oncogènes. Les condylomes acuminés ou « crêtes de coq » liés aux HPV6 et HPV11 sont des tumeurs exophytiques très contagieuses, à faible potentiel dégénératif. Les condylomes plans, fréquents au niveau du col utérin chez la femme, sont visibles à l'examen du col par colposcopie en raison de leur aspect décoloré après application d'acide acétique. Ils peuvent être associés à des degrés de dysplasie variables (cf. tableau). Le plus souvent, ces lésions régressent spontanément en huit à quatorze mois. Certaines peuvent évoluer, lorsqu'elles sont dues à un HPV à fort potentiel oncogène, vers une tumeur maligne (fig. 2). Cependant, la plupart des femmes infectées par le HPV16 n'auront pas de cancer. Le principal facteur d'évolution d'une lésion de bas grade vers une lésion de haut grade est la persistance d'une infection virale par un HPV à haut risque, le plus souvent HPV16 ou HPV18, favorisée par l'acquisition précoce de l'infection, les réinfections, l'immunodépression, la grossesse. C'est pourquoi la détection du HPV entre trente-cinq et cinquante-cinq ans correspond dans 70 p. 100 des cas à une lésion sous-jacente. Des facteurs génétiques (certains haplotypes HLA) et des facteurs environnementaux tels que le tabac ou les traitements hormonaux ont un rôle favorisant dans le déclenchement de la maladie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Sophie ALAIN : professeure des Universités, praticienne hospitalier
- François DENIS : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène
Classification
Médias
Autres références
-
CALENDRIER VACCINAL
- Écrit par Gabriel GACHELIN
- 2 597 mots
- 1 média
...recommandées à d’autres âges de la vie que celui de la petite enfance. Ainsi, une mention particulière est faite concernant la vaccination contre les papillomavirus responsables en partie du cancer de l’utérus, avant l’entrée du sujet dans une sexualité active : la vaccination est fortement recommandée... -
CANCER - Cancer et santé publique
- Écrit par Maurice TUBIANA
- 14 762 mots
- 8 médias
...est inutile de le pratiquer plus souvent) et leur traitement permet d'éviter l'apparition de cancer invasif. Des vaccins existent contre les variétés de papillomavirus les plus fréquemment en cause. Cette vaccination peut avoir un rôle préventif important, mais elle est relativement onéreuse pour un cancer... -
CANCER - Cancers et virus
- Écrit par Sophie ALAIN , François DENIS et Sylvie ROGEZ
- 5 660 mots
- 6 médias
...possède pas lui-même d'oncogènes, le déficit immunitaire induit favorise le développement de tumeurs. À titre d'exemple, le risque de cancer anal dû aux papillomavirus est nettement accru en cas d'infection à HIV puisque, chez les sujets séropositifs, ce risque est multiplié par 37,9 chez les hommes et... -
GÉNITAL APPAREIL
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Claude GILLOT , Bernard JAMAIN et Maurice PANIGEL
- 14 769 mots
- 12 médias
...qui permet un dépistage mettant en évidence des lésions précancéreuses et donc d'intervenir à temps avant toute dissémination de la maladie. Le rôle des papillomavirus 16 et 18 dans la cancérisation utérine est si important qu'une politique de prévention destinée à protéger les adolescentes contre ce... - Afficher les 9 références