- 1. Puissance, jeunesse et instabilité des reliefs
- 2. L'émiettement géographique, linguistique et culturel des populations
- 3. Le dernier grand peuple découvert
- 4. La difficile naissance d'un État
- 5. La prépondérance de l'agriculture vivrière
- 6. De considérables potentialités minières et énergétiques
- 7. Tensions sociales et violences dans un État faible
- 8. Bibliographie
PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE
Nom officiel | Papouasie-Nouvelle-Guinée (PG) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par le gouverneur général Bob Dadae (depuis le 15 mars 2023) |
Chef du gouvernement | James Marape (depuis le 30 mai 2019) |
Capitale | Port Moresby |
Langues officielles | Anglais (langue officielle de facto) ; le hiri motu et le tok pisin (pidgin) sont des langues véhiculaires |
Unité monétaire | Kina (PGK) |
Population (estim.) |
13 620 000 (2024) |
Superficie |
461 937 km²
|
Le dernier grand peuple découvert
Ce sont les Portugais qui, dans le prolongement de leur exploration des Moluques (épices), ont les premiers aperçu les côtes de Nouvelle-Guinée. Dès 1526-1527, Don Jorge de Meneses y aborda accidentellement et lui donna le nom de terre des Papous, un mot malais faisant référence aux cheveux crépus des habitants. En 1545, un Espagnol cette fois, Inigo Ortiz de Retes utilisa le nom Nouvelle-Guinée par analogie avec les populations noires africaines. Bien d'autres navigateurs par la suite passèrent sur les côtes de Nouvelle-Guinée (Bougainville, Cook lors de son premier voyage, Louis Duperrey, Dumont d'Urville notamment) mais les contacts restèrent très épisodiques et superficiels, limités à un littoral malsain et peu accueillant. Ce n'est que dans la seconde moitié du xixe siècle que les puissances européennes commencèrent à s'intéresser à la Nouvelle-Guinée dans la perspective d'une colonisation, par les Hollandais à l'ouest, les Britanniques au sud-est et les Allemands au nord-est. Leur attention se portait sur les plaines littorales et ils ignoraient tout des énormes masses montagneuses de la cordillère centrale, que seuls osèrent prospecter, pas avant les années 1930, des aventuriers et chercheurs d'or australiens. Leur surprise fut grande de découvrir, dans des vallées et plateaux enclavés dans les montagnes, entre 1 500 et 2 600 mètres d'altitude, des populations très nombreuses (parfois plus de 100, voire 200 habitants/km2) techniquement primitives (âge de pierre) mais qui avaient su développer une horticulture intensive fondée sur la patate douce et associée à un élevage massif de porcs ; cela impliquait l'organisation d'un bocage régulier pour protéger les cultures. Les porcs, eux, étaient et sont toujours sacrifiés à l'occasion des fêtes marquant la puissance des Big Men ou pour sceller des alliances entre tribus et vallées. La présence de la patate douce, plante d'origine américaine, dans ces hautes terres apparemment très isolées, posait un problème historique considérable. Il semble bien que ce soient les Portugais qui l'aient apportée dès le xvie siècle sur les côtes lors des premiers contacts et que, de là, elle se soit diffusée vers l'intérieur par le jeu des échanges actifs qui contredisent l'impression d'isolement total des populations intérieures. L'importante utilisation de coquillages marins dans l'ornementation des tribus des hautes terres confirme l'existence de ces relations traditionnelles entre la côte et les vallées intramontagnardes.
Les hautes terres ont été un champ privilégié pour l'action des missionnaires chrétiens, qu'ils soient catholiques (cette religion représente 29 p. 100 de la population en 2000) protestants luthériens (19,5 p. 100), adventistes du septième jour, United Church... Cette christianisation intègre plus ou moins des éléments des cultes animistes, encore très présents (un tiers de la population), une sorcellerie active et des rapports étroits entre vivants et ancêtres.
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Médias
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