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PARADISO, José Lezama Lima Fiche de lecture

La publication du premier roman de José Lezama Lima (1910-1976), Paradiso, dont la suite, Oppiano Licario, ne paraîtra qu'après sa mort, s'intègre comme un élément majeur dans ce que l'écrivain cubain appelait son « système poétique du monde » : un monde régi non pas par les lois de la causalité mais par une vision téléologique de l'univers, par l'avènement des « ères imaginaires » où la métaphore et l'image règnent en maîtresses absolues.

Une œuvre baroque

Ce livre, « impossible » selon les uns, « excentrique » selon d'autres, touffu et brillant, sous-tendu par une érudition en matière de cultures et de religions absolument prodigieuse et source d'incises multiples dans la longue phrase lézamienne, aspire à la totalité mallarméenne et abolit les frontières entre poésie, roman, essai, théologie, traité d'esthétique et de morale, dépassant les contraires pour aboutir à cette fusion « plutonienne », « germinative » qui, selon le poète, romancier et essayiste cubain, définissait l'Amérique.

Aventure du langage pour certains, roman d'initiation « proustien » – une initiation à l'écriture, en particulier, conçue ici comme une résurrection – pour d'autres, Paradiso offre deux niveaux de lecture : l'un est référentiel et non dénué d'éléments autobiographiques se rapportant aux rituels quotidiens – y compris culinaires – d'une famille cubaine de classe moyenne ; l'autre, primordial, est allégorique. « Je crois – précisait Lezama Lima – que Paradiso part de sa circonstance, de sa réalité immédiate. Il aborde à la fois ce qui est très proche – la famille – et ce qui se situe dans le lointain, l'archétype – le mythe ». C'est à ce second niveau que les images se changent en personnages et que ceux-ci se connectent aux mythes et aux symboles universels.

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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