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PARAMOUNT

Major hollywoodienne, la Paramount est née en 1914 à l'initiative de William Hodkinson, qui met en place une société de distribution commune à quelques producteurs indépendants. Inventeur du célèbre logo montrant un sommet montagneux entouré d'étoiles, Hodkinson avait rassemblé notamment la Famous Players Film d'Adolph Zukor et la Jesse L. Lasky Feature Play, créée par Lasky et son beau-frère Goldfish. Peu après, Zukor et Lasky prenaient le pouvoir dans la société, évinçant Hodkinson (qui poursuivra ailleurs un métier de distributeur indépendant), ainsi que Samuel Goldfish, qui deviendra sous le nom de Goldwyn un des grands producteurs indépendants hollywoodiens. Les sociétés de Lasky et Zukor fusionnent, la Paramount devenant leur filiale.

Sous la férule de Zukor, né en 1873 dans une famille juive de Hongrie, fourreur, puis exploitant de salles dites nickelodeon, et qui mourra centenaire après une longue carrière à la Paramount, la jeune compagnie est la première à intégrer production, distribution et exploitation, établissant ainsi les bases d'une puissance qui s'exercera jusqu'aux années 1950. Elle va être longtemps une des plus grandes d'Hollywood, avec un studio sur Sunset Boulevard et un réseau d'exploitation qui comptera 1 200 salles. Vedette confirmée sous la direction de D. W. Griffith à la Biograph, Mary Pickford est sous contrat avec Zukor de 1913 à 1919. Ses succès sont renforcés par ceux de Douglas Fairbanks, Gloria Swanson, Fatty Arbuckle, Blanche Sweet, William Hart, Rudolph Valentino. Paramount-Famous Players-Lasky peut compter aussi sur Cecil B. DeMille, réalisateur et producteur travaillant au côté de Lasky depuis la première production de celui-ci (et qui fera toute sa carrière à la Paramount, sauf en 1926-1931), et les chargés de production Mack Sennett et Thomas Ince qui animaient des studios depuis 1913. La production, la plus abondante de l'époque, ne comprend pas que des œuvres de premier choix, mais les méthodes commerciales impérieuses, comme le block-booking (location de films par lots imposée aux exploitants) assurent des recettes régulières.

Si la Paramount ne s'est engagée dans le cinéma sonore qu'au vu des résultats de Fox et Warner, si la modernisation ainsi imposée aux salles lui impose un énorme investissement qui la rend dépendante de ses partenaires industriels et financiers, elle connaît une période globalement favorable tout au long des années 1930-1940, où, avec au moins un long-métrage par semaine, elle est classée presque systématiquement au premier rang du box office. Elle peut compter en effet sur Marlene Dietrich (dirigée alors par Josef von Sternberg), Mae West, Charles Laughton, Gary Cooper, Claudette Colbert, Bing Crosby, Bob Hope. Elle dispose de plusieurs cinéastes experts en comédies à succès, Ernst Lubitsch, Leo MacCarey, par la suite Preston Sturges, Billy Wilder. Elle est très présente en Europe, dans l'exploitation, mais aussi avec des studios comme celui de Joinville-Saint-Maurice, en région parisienne, où elle tourne des films en versions multiples avant que les techniques de doublage soient mises au point. Très attentive aux compléments de programme, elle produit des courts-métrages dans ses studios new-yorkais, qui mettent à l'essai les acteurs recrutés au théâtre et à la radio, comme les Marx Brothers ou le duo Bing Crosby-Bob Hope. Elle collabore aussi avec le studio d'animation des frères Fleischer (Betty Boop, Popeye).

C'est la seule major qui ait investi dans la télévision à ses débuts – mais l'application des lois antitrust lui interdit de persévérer ; de même elle est affaiblie par les décisions qui imposent aux compagnies de se séparer de leur branche exploitation. La Paramount ayant été la plus combative sur ce dossier, l'arrêt de la Cour suprême porte son nom (Paramount[...]

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  • COOPER GARY (1901-1961)

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    • 1 626 mots
    • 3 médias
    Cette prestation digne et émouvante vaut à Gary Cooper un engagement à laParamount jusqu'en 1940. La légende veut qu'en signant son contrat, il se soit juré de ne jamais accepter d'incarner un personnage dont le comportement lui serait étranger. Par droiture sans doute, mais aussi parce qu'il sentait...