PARASITISME ET SYMBIOSE
Au xvie siècle, pour Hieronymus Bock (dit Tragus), les champignons, « enfants des dieux », sont des produits engendrés par l'humidité et la moisissure. Cependant, en 1729, Pier Antonio Micheli recueillait des spores et obtenait un développement du mycélium. Un siècle plus tard, Christian Gottfried Ehrenberg (1795-1876) et René Joachim Henri Dutrochet (1776-1847) analysèrent, respectivement en 1820 et 1834, les deux phases du cycle vital des champignons, permettant ainsi à Joseph Henri Léveillé (1796-1870) de fonder, par l'étude au microscope des tissus et de la sporogenèse, la classification des Mycètes, c'est-à-dire des champignons. Enfin, les frères Tulasne étudièrent des espèces parasites, des rouilles et surtout l'ergot du seigle (1853).
Anton de Bary (1831-1888) – professeur de botanique aux universités de Fribourg, Halle et Strasbourg – vérifia en 1865 les observations des Tulasne, introduisant, à propos des rouilles, la notion d'hétéroécie, c'est-à-dire du parasitisme sur deux hôtes consécutifs qui permet de boucler le cycle vital de cette espèce. Remarquant que l'infestation mycélienne des arbres pouvait être inoffensive (avant que cette tolérance ne soit rompue par l'entrée du champignon dans sa vie sexuelle), il s'intéressa aux phénomènes de coexistence hôte-parasite. Cela l'amena à considérer, en 1879, le cas des lichens comme une association entre deux partenaires vivant en symbiose : un champignon enserrant, dans un feutrage mycélien, des algues microscopiques, à l'avantage réciproque des deux associés.
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Écrit par
- Didier LAVERGNE : docteur en médecine
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Média