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PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES

La parasitologie étudie les végétaux et les animaux parasites (du grec para, « auprès » et sitos, « nourriture », c'est-à-dire « celui qui se nourrit aux dépens d'un autre »).

Le domaine de cette science est extrêmement vaste car le parasitisme, un mode de vie très répandu intéresse non seulement la médecine, humaine et animale, la zoologie et la botanique, mais aussi l'agriculture et l'élevage. Il possède donc un double aspect, théorique et pratique.

Le parasitisme est une association permanente ou temporaire entre deux êtres radicalement différents, dont l'un, le parasite, ne peut survivre qu'aux dépens de l'autre, son hôte. Alors que le prédateur doit tuer sa proie pour s'en repaître, le parasite ne prélève sur son hôte que ce qui est nécessaire à sa vie. L'association n'est nécessaire qu'au parasite ; lui seul en tire bénéfice mais, en revanche, s'il ne parvient pas à trouver son hôte et à se nourrir de sa substance, il meurt. En règle générale, la présence du parasite ne met pas en danger la vie de l'hôte, mais peut y causer de sérieuses atteintes, les maladies parasitaires. Pour des raisons liées au caractère flou de la notion de parasitisme et aussi à la manière dont leur agent pathogène, parasite virus ou bactérie et leur vecteur ont été identifiés, en général entre 1875 et 1925, on tend à regrouper, dans l'enseignement et la pratique, des maladies parasitaires stricto sensu comme le paludisme avec des maladies virales ou bactériennes transmises par des insectes (maladies à vecteurs, parasitaires ou non, comme les risckettioses ou la fièvre jaune), voire certaines zoonoses. On se conformera ici à cette tradition.

Les progrès de la parasitologie

Très tôt dans l'histoire de la pensée, moustiques et puces, poux et tiques, sangsues et autres buveurs de sang furent reconnus comme des parasites. Les textes de l'Égypte antique font allusion aux grands ténias et à la filaire de Médine, vers parasites de taille impressionnante. Les Grecs, les Persans, les Arabes connaissaient les oxyures et les ascaris, mais la nature exacte de ces « phénomènes » et leur lien avec des maladies ou des désagréments étaient ignorés. À la Renaissance, Ambroise Paré pensait que la filaire de Médine n'était qu'un nerf dégénéré. Bien plus tard, entre 1800 et 1820, des précurseurs de la parasitologie moderne, comme K. A. Rudolphi et J. G. Bremser, professaient des vues similaires. Pour Linné et ses contemporains, les parasites internes étaient des organismes libres accidentellement ingérés avec les aliments. Les maladies infectieuses étaient tenues pour des produits des exhalaisons putrides des eaux stagnantes ou miasmes, d'où le nom de malaria (mal’aria) qui désigne encore le paludisme. Les mécanismes par lesquels ces affections étaient transmises à l'homme ou aux animaux demeuraient hypothétiques. La parasitologie telle qu'on la conçoit actuellement était pourtant née vers le milieu du xviie siècle avec Francesco Redi, qui étudia le développement des mouches, découvrit que les ascaris pondaient des œufs, et qu'à l'état adulte ils comprenaient des individus mâles et des femelles. Il posa, le premier, un principe qui ne fut admis que deux cents ans plus tard : tous ces animaux inférieurs naissent de parents qui les ont précédés, et non pas de novo. Si, vers 1680, le Hollandais Van Leeuwenhoek, grâce au microscope dont il est l'inventeur, décrit des Protozoaires libres, si Réaumur en France, Pallas en Russie, Goeze en Allemagne font progresser les connaissances sur la morphologie des parasites, le lien avec la maladie n'est pas fait. Ce n'est qu'en 1845 que paraît en France le travail de Félix Dujardin, père de l'helminthologie moderne et qu'est établi au cours des vingt années qui suivent le lien entre certaines[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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