PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES
Les voies de pénétration et de sortie du parasite
En parasitologie, on utilise le terme d'infestation pour les Protozoaires et les Métazoaires, réservant celui d'infection pour les bactéries, les virus et les champignons. Pour pénétrer dans l'organisme de leurs hôtes, ou pour en sortir, les endoparasites empruntent plusieurs voies et des méthodes très diverses.
Les voies de pénétration du parasite sont :
– La voie buccale : la forme infestante est absorbée avec la nourriture habituelle de l'hôte. Il peut s'agir d'une forme de résistance du parasite libre dans le milieu extérieur (kystes d'amibes dans l'eau, métacercaires de grande douve sur les végétaux aquatiques, mais parfois également de larves hébergées par un premier hôte qui sera la proie du carnivore, lequel accueillera à son tour le parasite adulte. Ainsi se trouvent définis deux types d'hôtes pour certains parasites : un hôte définitif qui abrite l'adulte, un hôte intermédiaire qui abrite la larve. Cela conduit à la notion de cycle évolutif qui sera évoquée plus loin. Une variante de la pénétration buccale est l'inhalation des formes infestantes (spores de champignons parasites des poumons). L'œstre du cheval (Gasterophilusequi) utilise une méthode originale, puisqu'il pond ses œufs sur les poils, aux endroits accessibles par l'hôte lorsqu'il se lèche.
– La voie transcutanée : les modalités de cette voie sont innombrables. La plus simple est l'inoculation accidentelle par une écharde végétale (champignons des mycétomes). Parfois, la forme infestante (cercaires de schistosomes, larves d'ankylostomes) traverse la peau ou la muqueuse oculaire pour le trypanosome chagasique, par ses propres moyens dès qu'elle parvient à son contact. Plus élaborée est la méthode (phorésie) utilisée par Dermatobiacyaniventris, mouche non piqueuse d'Amérique du Sud, qui capture un insecte (mouche ou moustique), pond dessus, puis le relâche ; lorsque celui-ci se pose ensuite sur un bœuf ou un homme, les œufs éclosent et les larves se laissent tomber sur la peau qu'elles traversent.
Une notion capitale en parasitologie apparaît ici : celle du vecteur, c'est-à-dire d'un animal se nourrissant de sang et qui, à l'occasion de ses repas, transportera le parasite de l'individu malade à l'individu sain. En fait, il s'agit plus que d'un simple transport, puisque, dans le corps du vecteur, le parasite subira une multiplication ou une maturation. Le plus souvent, le parasite sera simplement déposé sur la peau qu'il traversera au niveau de la minuscule plaie forée par le vecteur (filaires) ou les érosions consécutives au grattage (rickettsies du typhus dans les déjections du pou). Parfois, il s'agit bel et bien d'une inoculation du parasite, avec la salive du vecteur (trypanosomes de la maladie du sommeil ou hématozoaires du paludisme). Les Sacculines, Crustacés parasites des crabes, vont plus loin, puisque leurs larves possèdent l'appareil leur permettant de s'inoculer elles-mêmes dans l'organisme de leur hôte.
Les voies de sortie du parasite conditionnent en grande partie les moyens de diagnostic positif de la parasitose, car elles permettent de trouver la preuve manifeste de l'infestation par examen microscopique entre lame et lamelle. Les parasites peuvent être rejetés dans le milieu extérieur soit par les excrétions : selles (œufs ou larves d'Helminthes), urines, soit par les sécrétions : les œufs de douve passent du poumon dans les sécrétions bronchiques, soit encore par une plaie cutanée : c'est le cas des larves filaires de Médine. En outre, le vecteur puise le parasite dans les sécrétions, le suc dermique ou le sang de l'hôte. Enfin, la mort de ce dernier, proie des Carnivores, constitue une autre voie de sortie : ainsi, l'échinocoque, larve vivant dans[...]
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Écrit par
- Yves GOLVAN : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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