PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES
La prophylaxie des maladies parasitaires
La protection de l'homme et des animaux domestiques contre les affections parasitaires représente l'un des grands problèmes mondiaux en matière de santé publique. Si les pays très développés des zones tempérées ont résolu beaucoup de leurs problèmes de parasitoses, par exemple le paludisme et l'amibiase, ils ne les ont pas tous supprimés (helminthiases des enfants, toxoplasmoses, etc.). Les parasitoses constituent l'obstacle majeur au développement économique de toutes les régions chaudes du globe qui sont aussi celles où se retrouvent les plus fortes concentrations humaines. Beaucoup de médicaments antiparasitaires sont d'un maniement difficile en raison de leur toxicité. Il importe de découvrir des méthodes permettant de protéger l'homme sain, et donc de parvenir à rompre la « chaîne épidémiologique », au niveau d'un des maillons intermédiaires entre le réservoir de virus et l'homme.
Les vaccinations
On connaît les bons résultats obtenus par les vaccinations dans les maladies à virus (fièvre jaune). Pour les maladies bactériennes, l'efficacité est variable. Pour les maladies à parasites animaux (paludisme par ex.) ou les mycoses, il n'existe pas encore de méthode efficace de vaccination. Actuellement, un gros effort de recherche est fait dans cette direction : l'O.M.S. a institué un programme élargi de vaccination (P.E.V.) devenu opérationnel depuis 1977. On peut rapprocher de cela la chimioprophylaxie qui protège par la prise quotidienne d'un médicament tuant les formes infestantes (paludisme).
La protection mécanique contre les vecteurs hématophages
Le meilleur exemple de protection mécanique est sans doute l'utilisation, en zone d'endémicité, de la moustiquaire, dont l'efficacité n'est plus à démontrer, surtout si elle est imprégnée d'insecticides. Pendant le jour, le port de vêtements permet de soustraire les sujets aux attaques des « buveurs de sang ». Dans la prophylaxie des maladies transmises par contact avec l'eau, le port de gants et de bottes de caoutchouc a été utilisé au Japon pour protéger contre la schistosomiase les travailleurs des rizières.
L'assainissement par les grands travaux publics
Les grands travaux publics relèvent évidemment des plans gouvernementaux de mise en valeur d'un pays. Ils comprennent les adductions d'eau, la régularisation des berges des rivières et des collections d'eau, les systèmes de drainage des sols, la collecte et la destruction des ordures ménagères et l'épuration des eaux d'égouts. Cette œuvre de longue haleine demande des crédits considérables. Il faut bien insister sur la nécessité qu'il y a d'étudier l'impact des grands travaux sur la santé. Ainsi, l'extension des cultures irriguées ou l'édification d'un grand barrage comme le barrage d'Assouan en Égypte, qui modifie le régime des eaux peuvent avoir des conséquences dramatiques pour la santé des populations riveraines qui risquent de contracter la schistosomiase. Il doit donc y avoir une collaboration organique et permanente entre les médecins épidémiologistes et les autorités gouvernementales chargées de la réalisation des travaux.
La destruction des vecteurs par des moyens chimiques
L 'utilisation des insecticides de contact a permis de résoudre en grande partie le problème de la lutte contre les moustiques vecteurs du paludisme, de la fièvre jaune et des filarioses, au moins dans les zones les plus importantes sur le plan économique (villes et leurs banlieues, grandes régions agricoles). Mais l'on sait aujourd'hui qu'il s'agit d'armes à double tranchant, car elles frappent souvent indistinctement les espèces nuisibles et les espèces utiles. Elles provoquent donc parfois des déséquilibres dans les populations animales et aboutissent à des résultats[...]
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Écrit par
- Yves GOLVAN : professeur à la faculté de médecine de Paris-Saint-Antoine, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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