PARATHYROÏDES
L'hormone parathyroïdienne
La sécrétion parathyroïdienne
A. M. Hanson (1923) et J.-B. Collip (1925) ont obtenu une préparation active d'hormone parathyroïdienne (ou parathormone) par l'hydrolyse acide (HCl) de glandes de bœuf. G. D. Auerbach (1959) et H. Rasmussen (1964), mettant en œuvre le phénol dans les procédés d'extraction et la chromatographie dans les opérations de purification, ont réussi à isoler l'hormone. Il s'agit d'une chaîne polypeptidique simple, d'un poids moléculaire d'environ 9 000, possédant une activité caractéristique sur l'os, le rein et l'intestin.
Il existe des méthodes de dosage de l'hormone qui mettent à profit soit certains de ses effets métaboliques soit certains de ses effets métaboliques sur le calcium (détecté chez l'animal par le calcium 45), soit ses propriétés immunologiques (dosage radio-immunologique par l'hormone marquée à l'iode 131). La demi-vie de l'hormone dans le sang circulant serait de 10 à 20 minutes. Sa dégradation a lieu dans le tissu hépatique.
La sécrétion des parathyroïdes est stimulée par la chute du taux du calcium plasmatique. Des expériences de culture d'organes ont montré une relation inverse entre la concentration en calcium du milieu d'incubation et la production d'hormone parathyroïdienne par des glandes parathyroïdes transplantées. En outre, il a été reconnu que les concentrations des ions calcium (Ca2+) et des ions phosphate (PO43-) du plasma se comportent, en général, comme si le produit Ca2+ × PO43- est constant. Entre certaines limites, l'augmentation du phosphate plasmatique cause une diminution du calcium sérique et réciproquement. Bien qu'on ne puisse pas ignorer que les variations du phosphate sérique jouent un rôle direct en déclenchant la sécrétion parathyroïdienne, plusieurs arguments expérimentaux suggèrent que le signal physiologique pour les glandes parathyroïdes est soit une concentration faible du sérum en calcium ionisé, soit une chute de cette concentration.
Actions de l'hormone parathyroïdienne
Deux théories s'opposaient quant aux effets de la parathormone sur la régulation du métabolisme phosphocalcique. Suivant l'une, l'action primaire de l'hormone se situerait au niveau des os, provoquant une hypercalcémie ; suivant l'autre, l'action sur le rein, accompagnée de phosphaturie élevée, jouerait le rôle prépondérant. On admet généralement aujourd'hui que ces effets sont tous deux primaires, indépendants et complémentaires.
Actions sur l'os, le rein et l'intestin
Dans les trois structures (os, rein, intestin) concernées dans le maintien de la calcémie, les mouvements du calcium surviennent en l'absence d'hormone parathyroïdienne ; les processus biochimiques qui sont à l'origine de ces mouvements existent donc, l'hormone jouant comme d'habitude un rôle stimulant et facilitant. Les vitesses auxquelles le calcium est transporté en dehors de l'os, à travers l'intestin et en direction de l'urine, sont influencées par l'hormone parathyroïdienne.
L'hormone agit directement sur l'os, déterminant une libération de calcium dont la concentration augmente dans le sang, de même que celle du phosphore. L'ablation des glandes a des effets humoraux inverses.
En ce qui concerne le rein, l'hormone parathyroïdienne augmente les excrétions urinaires des phosphates, du sodium et du potassium et réduit celles du calcium, du magnésium et des ions hydrogène. Ces effets relèvent sans doute de changements de l'activité tubulaire rénale.
L' absorption intestinale du calcium dépend dans une certaine mesure de la présence de l'hormone et aussi de la vitamine D. Certains des effets de la parathormone sont d'ailleurs à peu près comparables à ceux de la vitamine[...]
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Écrit par
- Alain REINBERG : docteur ès sciences, docteur en médecine, ancien directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de recherche de l'unité de chronobiologie de la fondation A. de Rothschild
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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