PARATHYROÏDES
Syndromes parathyroïdiens
Les syndromes d'origine parathyroïdienne observés chez l'homme résultent soit de l'excès ( hyperparathyroïdisme), soit de l'insuffisance de production de l'hormone (hypoparathyroïdisme).
Hyperparathyroïdisme primitif
L'hyperparathyroïdisme primitif a généralement pour cause la formation d'un adénome parathyroïdien soit dans une glande normale, soit au dépens d'un tissu parathyroïdien aberrant.
Il s'agit, suivant J.-A. Lièvre (1966), d'une maladie relativement rare (environ six cents cas publiés) pouvant débuter à un moment quelconque de la vie, avec essentiellement des atteintes rénales et osseuses : déminéralisation diffuse du squelette visible radiologiquement, lithiase rénale, c'est-à-dire formation de calculs, associée ou non à des dépôts calcaires dans le parenchyme rénal (néphrocalcinose) et à une insuffisance rénale. Des troubles digestifs en rapport avec un ulcère, plus souvent duodénal que gastrique, de la fatigue, des douleurs osseuses, etc., en sont les manifestations cliniques les plus fréquentes.
L'hypercalcémie (120 à 130 mg p. 1 000 et plus), avec hypercalciurie (200 mg p. 1 000), l'hypophosphorémie (25 mg p. 1 000 environ) et l'hyperphosphaturie constituent les perturbations biologiques les plus fidèles.
Le traitement chirurgical (ablation des formations tumorales hypersécrétantes) donne des résultats très satisfaisants.
Hypoparathyroïdisme
L'hypoparathyroïdisme se traduit cliniquement par des crises de tétanie aiguës qui réalisent des attitudes particulières très révélatrices, telles la « main d'accoucheur » ; les crises durent quelques minutes, parfois plusieurs heures, et se répètent à des intervalles plus ou moins espacés ; mais, entre les accès, persiste généralement un état de tétanie latente, ou spasmophilie, caractérisé par une hyperexcitabilité mécanique et électrique des nerfs. On observe également des troubles encéphalitiques (manifestations comitiales, altérations psychiques), des troubles trophiques conduisant à des lésions du cristallin (cataracte), des dents, des ongles...
Les signes biologiques sont essentiellement une calcémie basse, une diminution du fond calcique tissulaire, mesuré par le calcium 34 (H.-P. Klotz, G. Milhaud), l'apparition de « multiplets » à l'enregistrement des potentiels électriques émis spontanément par les muscles (électromyogramme de type tétanique), des altérations de l'électroencéphalogramme...
Les déficits de la fonction parathyroïdienne sont d'origines diverses ; ils peuvent, entre autres, être secondaires à une carence calcique (pauvreté des apports ou exagération des pertes urinaires ou fécales). Suivant H.-P. Klotz, un hypoparathyroïdisme fruste existe dans la spasmophilie constitutionnelle (tétanie chronique constitutionnelle), maladie relativement fréquente.
Le traitement de l'hypoparathyroïdisme, aigu et chronique, comporte l'administration judicieuse de sels de calcium et de substances médicamenteuses qui rétablissent la calcémie : la vitamine D2 (calciférol), le dihydrotachystérol. Il serait logique d'utiliser la parathormone, qui donne d'excellents résultats, mais certaines difficultés de préparation et d'administration ne sont pas entièrement résolues.
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Écrit par
- Alain REINBERG : docteur ès sciences, docteur en médecine, ancien directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de recherche de l'unité de chronobiologie de la fondation A. de Rothschild
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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