PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS ou ZOO DE VINCENNES
Une nouvelle « espèce » de zoo
Le Parc zoologique de Paris est organisé autour de cinq biozones (la sixième, représentant l’Afrique équatoriale, pourrait être créée ultérieurement) qui couvrent 14,5 hectares. À travers un parcours de plus de 4 kilomètres, les visiteurs sont invités à se fondre dans le paysage pour découvrir les animaux dans leur environnement d’origine reconstitué. La majorité du patrimoine arboré existant a été maintenu et enrichi de 40 p. 100 de plantes exotiques. Dans ce contexte, c’est l’animal qui décide de se montrer ou non, et le visiteur doit accepter les règles, comme dans la nature. Car le concept de cette nouvelle espèce de zoo, comme il se définit lui-même, est celui du voyage : le promeneur est immergé dans plusieurs lieux de la planète où se côtoient et interagissent le minéral, le végétal et la biodiversité animale, formant ainsi une succession de tableaux aussi complexes et fascinants que fragiles.
Le parcours débute par la biozone qui représente la Patagonie, avec sa pampa peuplée de nandous, guanacos et maras (« lièvres des pampas »). Les otaries et les manchots, qui évoluent dans des piscines transparentes encastrées dans la roche, évoquent la zone froide côtière rocheuse à laquelle succède la forêt andine peuplée de pumas et de pudus, avec, en arrière-plan, une belle échappée sur le lac Daumesnil.
Le Sahel-Soudan occupe le cœur du parc. Une plaine et une vaste pièce d’eau où se reflète le Grand Rocher s’étalent entre savane arborée, savane arbustive, savane herbacée et delta. Ici, on peut observer rhinocéros blancs, zèbres de Grévy, serpentaires, calaos, oryx algazelles, addax et l’emblématique troupeau de girafes qui évolue en compagnie de grands koudous, d’autruches à cou rouge, de hérons goliath, de grues couronnées et de marabouts. Dans la continuité du Grand Rocher, une volière héberge les oiseaux aquatiques : flamants roses, spatules, aigrettes, jabirus... Les babouins de Guinée voisinent avec les tortues éperons et les suricates.
L’Europe et ses forêts de conifères et de feuillus occupent la partie nord et nord-ouest du Grand Rocher. On y rencontre les loutres, rapaces, gloutons, lynx et loups. Le Grand Rocher abrite un vivarium présentant reptiles, amphibiens et insectes européens.
Une impressionnante serre tropicale, sous une voûte de verre (100 m de longueur, 40 m de largeur, 16 m de hauteur), riche d’une végétation luxuriante agrémentée de cascades et de plans d’eau, accueille la faune de Madagascar et de Guyane : insectes, amphibiens, reptiles, oiseaux en vol libre, lamantins, tamanoirs, petits singes, lémuriens et paresseux. Le fossa, unique carnivore endémique de la biozone malgache, bénéficie d’un enclos qui se prolonge vers l’extérieur. La biozone guyanaise s’étend aussi à l’extérieur avec ses jaguars, pumas, singes hurleurs, tapirs, chiens des buissons, coatis, aras et capucins.
Durant la visite, le promeneur est invité à choisir le parcours qui correspond le mieux à sa sensibilité personnelle ; il est guidé par un affichage spécifique : un parcours biodiversité, un parcours enfant, un parcours ludo-sensoriel (manipulations, jeux…), un parcours « coulisses du zoo » (clinique vétérinaire, giraferie…).
Avec son approche par zones géographiques, le Parc zoologique de Paris ne présente plus désormais des collections animalières exhaustives des différents continents, mais fait découvrir l’animal en tant qu’acteur d’un environnement auquel il est intimement lié. Le message transmis est qu’on ne peut plus désormais veiller à la sauvegarde d’une espèce si, dans un même temps, on ne préserve pas son biotope. Le zoo s’implique non seulement dans la conservation des espèces menacées de disparition via les programmes d’élevage ex situ mais aussi en soutenant des actions de protection in situ. Il incite le visiteur[...]
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Écrit par
- Maryvonne LECLERC-CASSAN : docteure ès sciences, vétérinaire, ancienne directrice du Parc zoologique de Paris
- Viviane TYTELMAN : journaliste de l'environnement, auteure dramatique
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Médias