PARICUTÍN
Le Paricutín, volcan actif du Mexique, fait partie d'un axe néo-volcanique qui traverse le Mexique d'est en ouest et qui comprend, en plus de celui-ci, l'Orizaba, le Popocatepetl, le Tocula, le Colima et le Ceboruco. Cet axe néo-volcanique est engendré par la subduction du coin nord-ouest (croûte jaune d'âge mio-pliocène) de la plaque océanique cocos sous le sud-ouest du Mexique (plaque Amérique du Nord), le long de la fosse d'Acapulco.
Le Paricutín est formé de deux cônes de scories. À sa base, au nord-est et au sud-ouest, répartis sur une fracture nord-est - sud-ouest, on trouve de petits évents secondaires. Son sommet (qui culmine à 2 808 m, mais ne s'élève que de 430 m au-dessus de la base du volcan) est occupé par un cratère circulaire qui, étant donné l'épaisseur des coulées de laves épanchées, ne dépasse celles-ci que de 150 mètres. Ce champ de lave est étendu principalement vers le nord et recouvre une superficie de 24 kilomètres carrés.
Son intérêt principal est sa mise en place récente et rapide : pour la première fois dans l'histoire de la volcanologie, la genèse et l'évolution d'un volcan ont pu être étudiées et décrites complètement. Les premiers signes d'activité se traduisent, le 5 février 1943, par des tremblements de terre augmentant rapidement en nombre et en intensité : plus de trois cents secousses telluriques le 20 février, jour où une fissure s'ouvre et projette des cendres, puis des roches incandescentes. Vingt-quatre heures plus tard, le volcan atteint 50 mètres de hauteur et, peu après, une coulée réduite sort d'un évent basal. Le 26 février, le cône a déjà 150 mètres de hauteur et des fontaines de lave, accompagnées d'explosions audibles jusqu'à 350 kilomètres, jaillissent du cratère. Le douzième jour, le volcan mesure 400 mètres de diamètre à sa base, et la lave émise recouvre une surface de 1,5 kilomètre carré. À cette époque, devant l'épaisseur des cendres retombées et devant l'importance de la coulée atteignant les abords du village, on évacue les 1 000 habitants de Paricutín.
En octobre 1943, un évent s'ouvre à la base nord-est, bientôt relayé par un évent sud-ouest, le plus actif par la suite. Le maximum de l'activité explosive est atteint durant la première année, puis, à quelques exceptions près, ne cesse de décroître, faisant place aux phénomènes effusifs. De janvier à juin 1950, cependant, les explosions violentes reprennent, expulsent jusqu'à 3 kilomètres du cratère des blocs de plusieurs tonnes, les portant à 500 mètres, voire à 800 mètres d'altitude. La colonne de fumée monte jusqu'à 3 000 mètres, voire 4 000 mètres.
Neuf ans après la naissance de ce volcan, le 25 février 1952, l'émission de lave cesse et l'activité explosive du cratère décroît subitement pour ne continuer que sous forme de petits grondements qui cessent le 4 mars. Cependant, on enregistre depuis lors des séismes dont l'épicentre se situe juste sous le volcan et qui indiquent donc une activité latente, qui se manifeste par des fumerolles. Les laves émises sont de nature andésitique.
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Écrit par
- Alain Gil MAZET : diplômé d'études approfondies, géologue pétrographe
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