BORDONE PARIS (1500-1571)
Né à Trévise, Bordone eut Titien pour premier maître, mais le quitta très vite, déçu du peu d'intérêt que celui-ci portait à ses élèves, écrit Vasari, qui ajoute : « Désespéré de la mort de Giorgione, dont la manière lui plaisait plus que tout, et qui, en outre, avait la réputation d'enseigner avec amour tout ce qu'il savait, [...] il se mit en tête d'étudier ses œuvres et de les copier, en sorte qu'il acquit bientôt une solide réputation. » Si bref qu'ait été son apprentissage chez Titien, il en garde pourtant la marque : suivant son exemple et celui de Giorgione, Paris Bordone s'applique à la densité tonale, à l'accord entre les figures et le paysage (La Remise de l'anneau, 1533, Académie, Venise ; Vénus endormie dans un paysage, Ca' d'Oro ; Le Baptême du Christ, San Stefano). Il travailla non seulement à Venise et à Trévise (Adoration des bergers, Nativité, env. 1550, à la cathédrale), mais à Milan (Sainte Famille avec saint Jérôme, à Santa Maria presso San Celso), à Gênes, et même à Augsbourg, chez les Fugger, et en France (1538, selon Vasari, ou 1559, selon P. A. Orlandi) : on ne sait rien des œuvres qu'il peignit, « beaucoup de portraits de dames », dit Vasari, « et différentes peintures pour le roi, un tableau d'église pour Mgr de Guise, et une Vénus avec Cupidon. Pour le cardinal de Lorraine, un Ecce Homo, un Jupiter avec Io et beaucoup d'autres choses ». Son style évolue peu. Il garde son goût des effets colorés, sa sensibilité au paysage, mais la disposition des figures et leur attitude trahit une recherche parfois laborieuse qui nuit à l'unité des compositions en même temps qu'une inspiration plus extérieure et superficielle (Les Saints Mystères, sacristie de la cathédrale de Trévise).
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Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
Média