PARLANT (CINÉMA) (repères chronologiques)
1899 États-Unis. The Astor Tramp, « picture song » de Thomas Edison. Bande filmée destinée à être accompagnée d'une chanson chantée en salle (derrière l'écran) par des artistes invités.
1900 France. Présentation par Clément Maurice du Phono-Cinéma-Théâtre à l’'Exposition universelle. Au programme, une scène d'Hamlet interprétéepar Sarah Bernhardt, une autre de Cyrano de Bergeracavec Coquelin, un air de l'opéra Roméo et Juliette, des numéros comiques, etc.
1926 États-Unis. Don Juan, d' Alan Crosland, premier film de long métrage par procédé Vitaphone, film musical sans dialogues (son sur disques).
1927 États-Unis. The Jazzinger, d'Alan Crosland, avec Al Jolson. Officiellement premier film parlant, en réalité aux trois quarts muet. On y entend plusieurs chansons synchrones, et une minute quinze de dialogue parlé entre le héros et sa mère.
1927 France. Présentation du Napoléon (muet) d’Abel Gance, avec un acteur derrière l'écran prononçant le discours de l'empereur et un chœur chantant en rythme Auprès de ma blonde dans une scène où les soldats sont dans l'image.
1928 France. Jeanne d'Arc, de Carl Dreyer. Film muet, mais avec un dialogue réellement prononcé par les acteurs et filmé en très gros plan.
1928 États-Unis. Les Lumières de New-York, de Brian Foy. Premier long-métrage entièrement parlant (son sur disques).
1929 États-Unis. Hallelujah, de King Vidor. Considéré comme le premier film parlant de valeur artistique ; interprété par des Noirs, tourné en muet et ensuite postsynchronisé pour certaines scènes.
1930 Allemagne. TönendeHandschrift (L'Écriture sonore). Film expérimental de Rudolf Pfenninger utilisant du son synthétique créé en dessinant directement sur la piste optique. Un procédé qui sera repris par la suite par le Canadien Norman McLaren.
1930 URSS. Enthousiasme, symphonie du Donbass, de Dziga Vertov. Film de montage avec une musique concrète composée à partir de bruits de machines.
1930 Grande-Bretagne. Murder, d' Alfred Hitchcock. Un des premiers parlants anglais tourné à quatre caméras, et rempli d'expérimentations sonores (contrepoint audiovisuel, improvisations de dialogues. monologue intérieur d'un personnage dont la méditation est soulignée par la musique qu'il entend en même temps à la radio).
1930 France. Sous les toits de Paris, de René Clair. Film sonore qui tente de sauvegarder le langage du muet en réduisant la part du dialogue ; tentative au début de « travelling sonore » ; célèbre scène de bagarre muette vue de derrière une vitre.
1931 France. La Chienne, de Jean Renoir. Ce drame situé à Paris fuit le son « propre » des studios pour tenter d'exprimer le mélange des bruits, des voix, des ambiances propres à la vie. Michel Simon s'y compose une voix terne et timide.
1932 États-Unis. Haute Pègre, de Ernst Lubitsch. Chef-d’œuvre de la comédie sophistiquée aux dialogues brillants, avec un nombre considérable d'idées de mise en scène tendant à remplacer l’intertitre explicatif, ou à faire double sens avec le dialogue.
1932 Allemagne. Le Testament du docteur Mabuse, de Fritz Lang. Tourné en deux versions, allemande et française, ce film policier utilise magistralement la voix invisible d'un chef caché derrière un rideau.
1935 États-Unis. Le Mouchard, de John Ford. Drame avec une musique d'accompagnement envahissante de Max Steiner qui se charge également, à l'occasion, de faire du mickeymousing, c'est-à-dire de ponctuer les bruits de l'action (chutes de pièces de monnaie, déglutition d'un buveur), davantage pour apporter une valeur symbolique aux actions en question que par manie imitative.
1936 France. Le Roman d'un tricheur, de Sacha Guitry. Le film est entièrement raconté par l'auteur qui prête sa voix aux interprètes.
1936 France. Un grand amour[...]
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Écrit par
- Michel CHION : écrivain, compositeur, réalisateur, maître de conférences émérite à l'université de Paris-III
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