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PARTHÉNOGENÈSE, en bref

En étudiant la reproduction chez les pucerons, Charles Bonnet (1720-1793) observait que les individus femelles de cette espèce sont capables de donner la vie sans être fécondés par les mâles : il venait de mettre en évidence la parthénogenèse. Cette découverte l'amena à réfléchir sur la genèse du vivant.

En effet, que le jeune puceron issu du corps maternel en soit une copie minuscule, pourrait signifier que le germe préexistait chez la mère sous forme d'un individu miniature préformé dans l'œuf d'où il sortait. Il suffisait d'invoquer l'intervention d'éléments de construction (appelés « fibres » par von Haller) pour expliquer le développement homothétique du jeune puceron. Ce mécanisme assurait une sorte de continuité temporelle de l'espèce et sa stabilité.

Lorsque la théorie cellulaire s'imposa, on vit apparaître, à la fin du xixe siècle, la théorie du plasma germinatif qui postulait elle aussi l'existence d'un matériel biologique spécifique et préformé constitué par le contenu des noyaux cellulaires (chromosomes).

Aucune de ces théories ne suffisait à expliquer à la fois l'hérédité, en tant que fonction, et la dynamique du développement. Cette dernière, bien analysée par Caspar Friedrich Wolff (1767), fut à l'origine de l'hypothèse de l'épigenèse (construction de l'embryon par remaniements) qui discrédita la théorie préformationniste.

— Didier LAVERGNE

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