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PARTI DÉMOCRATE POPULAIRE, France (1924-1940)

Petite formation politique française constituée au lendemain des élections de 1924, le Parti démocrate populaire regroupe une partie des démocrates d'inspiration chrétienne qui ont en commun de vouloir rapprocher le catholicisme et la démocratie. Restent en dehors, à sa gauche, la Jeune République, qui suit les positions de Marc Sangnier, et, sur sa droite, des catholiques républicains socialement moins avancés ou plus nationalistes. Son groupe parlementaire comptera entre quatorze et dix-huit députés dans les législatures de la fin de la IIIe République. Il se situe à la gauche des majorités de droite, à la charnière entre les radicaux et l'ensemble des groupes conservateurs : sa position rend parfois indispensable l'appoint de ses voix à la formation d'une majorité et vaut à l'un des siens, Champetier de Ribes, d'être présent dans quelques cabinets ministériels, ordinairement aux Pensions ou comme sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères. En 1936, le P.D.P. combat le Rassemblement populaire. Il se distingue néanmoins des droites par des positions sociales moins conservatrices et par une politique extérieure moins nationaliste.

Ses positions électorales les plus solides sont à la périphérie du territoire : en Alsace et en Lorraine, où il recueille l'héritage du Zentrum allemand, en Bretagne, où il bénéficie du soutien du seul quotidien démocrate-chrétien, l'Ouest-Éclair, et dans les Basses-Pyrénées.

Il compte des sympathies nombreuses et actives dans le syndicalisme chrétien (la C.F.T.C., fondée en 1919), le catholicisme social (Semaines sociales), les mouvements de jeunesse catholique (l'Association catholique de la jeunesse française).

Il dispose d'un hebdomadaire, Le Petit Démocrate, rédigé par Robert Cornilleau et Raymond Laurent. Une revue, Politique, animée par Charles Flory et Marcel Prélot, mène, à partir de 1927, un effort d'élaboration doctrinale. À partir de 1932, il peut compter sur l'appui de L'Aube, quotidien fondé et dirigé par Francisque Gay, et qui vise à regrouper tous les éléments de la famille démocrate d'inspiration chrétienne.

Le P.D.P. adopte en politique étrangère une position fermement antimunichoise. Le 10 juillet 1940, plusieurs de ses élus refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Dès lors, il entre dans une existence clandestine et fournira à la Résistance une de ses premières composantes.

— René RÉMOND

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Écrit par

  • : président de la Fondation nationale des sciences politiques

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