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PARTICULES ATMOSPHÉRIQUES

Particules fines et santé

L’épisode de pollution particulaire qui frappa Londres du 5 au 9 décembre 1952 reste certainement celui qui a eu les conséquences les plus importantes sur la prise de conscience de l’impact sanitaire des particules fines. Cet épisode historique de pollution aux particules fines (essentiellement lié à une forte concentration de dioxyde de soufre provenant des usines et des chauffages individuels au charbon) fut entre autres caractérisé par son taux de mortalité élevé (4 000 décès additionnels dans les deux semaines suivant l’épisode et 12 000 décès de plus comptabilisés entre décembre 1952 et février 1953).

Particules fines et voies respiratoires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Particules fines et voies respiratoires

D’un point de vue sanitaire, on distingue plusieurs catégories de particules selon leur capacité à pénétrer dans les voies respiratoires. On parlera ainsi de PM10 (PM pour particulatematter) pour les particules s’infiltrant dans les voies respiratoires, ce qui correspond grossièrement aux particules dont la taille est inférieure à 10 µm. Parmi celles-ci, les PM2,5 (taille inférieure à 2,5 µm) ont une pénétration thoracique et les PM1 (taille inférieure à 1 µm) peuvent atteindre les voies bronchiales les plus profondes, voire pénétrer dans les voies sanguines. La réglementation concernant la concentration en particules dans l’air se fonde sur cette classification et implique un suivi des concentrations massiques en PM10 et PM2,5. Ces mesures des polluants atmosphériques sont assurées au niveau français par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

D’un point de vue toxicologique, plusieurs composés chimiques qui se trouvent dans les particules atmosphériques ont été pointés comme ayant un effet délétère. C’est notamment le cas des métaux, du carbone élémentaire et de certaines espèces organiques telles que les HAP qui sont des composants des particules issus des processus de combustion. Certaines études toxicologiques in vivo ou in vitro ont permis de montrer que ces composés induisent un stress oxydant fragilisant les défenses des cellules respiratoires, allant de l’induction d’une inflammation à la mort cellulaire.

Particules fines et santé - crédits : Encyclopædia Universalis France

Particules fines et santé

D’un point de vue épidémiologique, la majorité des recherches ont porté sur l’étude des effets néfastes sur la santé provoqués par les particules PM2,5. Les impacts sanitaires les mieux documentés sont un accroissement des symptômes respiratoires et une augmentation des hospitalisations chez les personnes asthmatiques et celles qui sont atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Des effets moins formellement démontrés sont également invoqués, comme le développement de la BPCO et de l’asthme chez les enfants, ou encore un lien entre l’exposition in utero ou pendant l’enfance et un risque accru de développer ultérieurement une affection respiratoire. Les atteintes cardio-vasculaires associées à des élévations de la pollution particulaire comprennent les insuffisances coronariennes ou cardiaques, les maladies cérébro-vasculaires et les troubles de la fréquence cardiaque. Outre les effets néfastes sur la santé cardio-pulmonaire, un nombre croissant de travaux étudient la possibilité que les particules fines constituent une menace plus large, par exemple, sur la santé reproductive et les issues de grossesse, ainsi que sur le système nerveux.

Les études quantitatives ont montré que la pollution de l’air a encore un impact significatif sur la santé publique en Europe, et que la mise en œuvre de réglementations efficaces dans le domaine de la pollution atmosphérique conduirait à des bénéfices sanitaires et économiques importants.

Particules fines et impact en termes d’espérance de vie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Particules fines et impact en termes d’espérance de vie

Mené sur la santé de trente-neuf millions d’habitants de vingt-cinq villes européennes (douze pays) entre 2008 et 2011, le programme Aphekom (Air Pollution and Health in Europe: Improving Knowledge and Communication for Decision Making), qui a impliqué soixante scientifiques,[...]

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Écrit par

  • : professeure, université Paris-Diderot
  • : professeur des Universités, professeur de chimie de l'atmosphère et physique de l'environnement, université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, Institut Pierre-Simon-Laplace

Classification

Médias

Particules atmosphériques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Particules atmosphériques

Aérosol urbain - crédits : LISA

Aérosol urbain

Différents types de particules atmosphériques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Différents types de particules atmosphériques

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  • NANOTECHNOLOGIES (enjeux et risques)

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