PATAGONS
Les chasseurs du continent : les Tehuelche
Sur le continent, les groupes qui nomadisaient entre le río Negro et le détroit de Magellan furent depuis le xviiie siècle désignés sous le nom de Tehuelche, dont on ignore l'étymologie. Les Tehuelche, ces Patagons dont la grande taille avait frappé l'imagination des premiers voyageurs européens, avaient une économie essentiellement fondée sur la chasse au guanaco et au nandou. Ils consommaient aussi des œufs, des racines, des tubercules, des baies, des graines, et ignoraient toute forme d'agriculture. Leurs campements étaient constitués soit de simples abris où passer la nuit, soit de huttes recouvertes de peaux de guanaco pour les installations de plus longue durée. Leurs armes comprenaient des arcs, des flèches et des bolas ; leurs outils étaient faits de pierre taillée et d'os travaillé. Ils ignoraient le tissage et la poterie, et travaillaient avec habileté les peaux de guanaco et de nandou, utilisées pour la confection de vêtements, de couvertures de huttes, de lanières diverses. L'unité politique était la bande de quelques dizaines d'individus dirigés par un chef.
Les Tehuelche paraissent avoir été plusieurs milliers d'individus aux xviie et xviiie siècles. En 1809-1810, une épidémie de petite vérole réduisit leur nombre de moitié. Depuis, leur disparition a été rapide. En 1913-1914, la réserve indienne de Santa Cruz ne comptait plus que trente hommes, quarante femmes et trente-deux enfants, dont beaucoup étaient métissés.
Au début des années soixante-dix, il n'y avait déjà plus de groupes Tehuelche vivant la vie de chasseurs des grandes plaines. Quelques individus plus ou moins métissés travaillent comme péones dans les estancias de Patagonie.
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Écrit par
- Annette LAMING-EMPERAIRE : docteur ès lettres, directeur d'études à l'École pratique des hautes études
Classification
Média