KOCK PAUL DE (1793-1871)
Fils d'un banquier hollandais guillotiné sous la Terreur, le romancier français Paul de Kock fut l'un des écrivains les plus populaires du xixe siècle. Dès son enfance, il est passionné de promenades champêtres et de lectures, et se fait renvoyer à l'âge de quinze ans de chez son employeur, surpris en train d'écrire en cachette un roman, L'Enfant de ma femme, qu'il éditera à compte d'auteur, mais qui n'obtiendra pas un grand succès. Après avoir collaboré avec Gouffé à divers vaudevilles, Catherine de Courlande, représenté à l'Ambigu-Comique, le rend célèbre. Avec Frère Jacques, Le Voisin Raymond, on assiste à un véritable triomphe littéraire ; on s'arrache ses volumes le jour même de leur sortie, et l'éditeur Barba qui a acheté Paul de Kock à bon compte, en lui offrant notamment la maison de ses rêves bucoliques à Romainville dans la banlieue de Paris non encore urbanisée, va profiter de 1816 à 1827 des recettes énormes que lui vaudront : Monsieur Dupont, Le Barbier de Paris, Jean, La Laitière de Montfermeil, André le Savoyard, L'Homme de la nature et l'homme policé, Le Cocu.
À la suite d'un contrat plus avantageux pour lui, l'écrivain donne Un bon enfant, Zizine, L'Homme à marier, Le Jeune Homme charmant, Le Tourlourou, Ni jamais ni toujours, La Pucelle de Belleville. Après 1837, Paul de Kock vend ses livres directement aux libraires, pour des sommes considérables : parmi ceux-ci, L'Homme aux trois culottes, L'Amoureux transi, Mon Ami Piffard, La Famille Gogo, L'Amant de la Lune, L'Amour qui passe et l'amour qui vient, Cerisette.
Le succès prodigieux de ces œuvres s'explique par le fait qu'elles sont authentiquement populaires. Paul de Kock reproduit le langage et décrit les mœurs du petit peuple parisien d'avant 1848 : univers de joies simples, d'escapades champêtres, de gros rires, de polissonneries, évoqué avec une inaltérable bonne humeur. Spontanéité, sensibilité et gentillesse sont les qualités qui firent apprécier Paul de Kock, non seulement du commis et de la grisette, mais aussi des notoriétés littéraires de l'époque. À la fin du siècle, la diseuse Yvette Guilbert puisa dans son œuvre quelques-unes de ses chansons les plus marquantes, dont Madame Arthur.
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Écrit par
- France CANH-GRUYER : diplômée d'études supérieures de littérature française
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