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PAUL DE LATROS saint (mort en 955)

La figure la plus célèbre de la colonie monastique du mont Latros (actuel Beśparmak dagi), aux abords de l'ancienne Milet. Paul s'inscrit, malgré un certain nomadisme, dans la lignée des stylites : recherche des cimes et rayonnement paradoxal. Son stage d'obéissance accompli, il s'installe pour douze ans sur un rocher pourvu d'une caverne. Accablé par l'afflux de disciples, il s'enfonce dans la montagne ; plus tard, il cherche un refuge à Samos, dans les cavernes de l'actuel mont Vigla. Il revient ensuite aux grottes sauvages du continent, fait de nouveau une escapade spirituelle à Samos. Il finit par mourir, à un âge inconnu, dans le monastère qu'il avait fondé dans les parages du rocher-colonne de ses débuts.

Le renom de ce moine inculte, qui n'est même pas clerc, franchit les frontières de l'Empire. Constantin VII Porphyrogénète demande ses avis et volontiers exauce ses requêtes ; le tsar Pierre de Bulgarie lui écrit ; le pape lui-même lui envoie ses salutations et, au dire du biographe, demande un rapport sur le personnage. Par delà le merveilleux habituel de ce genre d'hagiographie, avec ses outrances ascétiques et ses miracles, le lecteur moderne sera surtout attentif au privilège de luminosité et de splendeur corporelles attribué à Paul : son visage resplendit au point qu'on n'en peut supporter la vue ; le châtaignier dans le feuillage duquel il abrite sa prière flambe ainsi que lui-même, l'un et l'autre demeurant incombustibles.

— Jean GOUILLARD

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)

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