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LANDOWSKI PAUL (1875-1961)

Le Temple de l’Homme

Modeleur critique de la taille directe, Paul Landowski travaille toujours la terre à partir de la nature, cherchant un modèle qui corresponde à son idée. Car c’est l’idée qui le guide et suscite d’intenses lectures : il se constitue une exceptionnelle bibliothèque qu’il remplit d’ouvrages sur l’art de toutes époques et civilisations, d’écrivains de toutes cultures. Il y puise la matière qu’il transcrit dans les bas-reliefs stylisés auxquels il adosse ses figures en ronde-bosse. Lui-même écrit beaucoup : pièces de théâtre, monographies, sans compter une abondante correspondance avec les personnalités de son temps dont il réalise les bustes (Paul Valéry en 1925). Il tient un Journal jusqu’en 1959. Il y affirme avec Romain Rolland ou Paul Valéry, une confiance en l’humanité que ne détruisent pas les guerres.

Son œuvre est considérable : 400 sculptures, sans compter des centaines de croquis et dessins, ainsi que quelques peintures qui le distraient de la pierre, du marbre, du granit ou du bronze qu’il travaille quotidiennement. LeTemple de l’Homme voit ainsi le jour par fragments : Les Fils de Caïn (1903) devaient accueillir les visiteurs sur le parvis de son Temple ; la Porte de la faculté de médecine (1951) reprend le propos de sa Porte de la Science. L’Hymne à l’Aurore (1909) et le Cantique des cantiques (1925) sont issus du projet du Mur des Hymnes, son Christrédempteur (1931) du Mur du Christ… Passionné par les innovations de son temps, il célèbre l’aviation (Wilbur Wright,1920 ;Clément Ader, 1930). Fasciné par la beauté des corps, il admire les sportifs comme Georges Carpentier (Le Pugiliste, 1920) ou les Danseuses cambodgiennes (1947).

La Grande Guerre a suscité de nombreuses commandes officielles relevant de l’art funéraire. Parmi les nombreuses œuvres relevant de ce genre, Paul Landowski installe un immense monument sur la colline de Chalmont, Les Fantômes (1935), pour honorer les morts de la bataille de la Marne. Il réalise en 1936 les bas-reliefs des fontaines de la porte de Saint-Cloud (Les Sources de la Seine) qui relèvent davantage d’une inspiration art déco. Il reçoit la commande de nombreux monuments : Albert Thomas (1936) à Genève et, en 1937 à Paris, Aristide Briand pour le quai d’Orsay, le Tombeau du maréchal Foch à l’église des Invalides, Gabriel Fauré (non réalisé). La Porte de la faculté de médecine est inaugurée en 1951 alors qu’il travaille au Retour éternel (1954) du cimetière du Père-Lachaise avant de se lancer dans un projet qu’il ne conduira pas à son terme, le monument À la gloire des armées françaises, place du Trocadéro (1956).

— Élisabeth CAILLET

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Écrit par

  • : professeure agrégée de philosophie, docteure en sciences de l'éducation, secrétaire générale de l'association des Amis du musée Landowski, retraitée de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Média

Bill of Rights de 1689 - crédits : AKG-images

Bill of Rights de 1689