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LANGERHANS PAUL (1847-1888)

Paul Langerhans, médecin allemand, est né le 25 juillet 1847 à Berlin. Il fait des études de médecine à Iéna et les finit à Berlin, passant sa thèse de doctorat en 1869. À peine diplômé, il voyage au Proche-Orient, revient en Allemagne et est médecin dans une ambulance pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Professeur d’anatomie à Fribourg-en-Brisgau en 1873, il contracte la tuberculose et abandonne l’enseignement en 1874. Après l’échec de plusieurs traitements, il quitte l’Allemagne pour l’île de Madère dans l’espoir d’y trouver un climat propice à la guérison de sa maladie. Il y pratique la médecine et poursuit des travaux d’anatomie comparée sur les invertébrés marins. Il meurt d’insuffisance rénale à Funchal, capitale de Madère, le 20 juillet 1888.

Sa pratique effective de l’anatomie humaine fut brève : en fait, les deux années précédant la soutenance de sa thèse qui porte sur l’histologie microscopique du pancréas humain. Utilisant des techniques de coloration différentielle révélant les différents types de cellules, il montre l’existence de nombreux amas de cellules de coloration plus claire que celle des cellules qui les entourent. Il note l’importance de leur innervation, mais se trompe sur leur fonction : il les assimile à des sortes de ganglions sympathiques, ce qui sera le titre de l’article qu’il consacre à leur découverte en 1871. Le nom d’« îlots de Langerhans » est donné à ces structures par Édouard Laguesse en 1893, après la découverte des fonctions endocrines du pancréas (sécrétion du « principe antidiabétique ») en 1889. Auparavant, en 1868, Langerhans avait observé dans la peau humaine des cellules dotées de nombreux prolongements, qu’il appelle « nerfs de la peau » ou encore cellules dendritiques, dont la fonction réelle dans les défenses de l’organisme ne sera découverte qu’un siècle plus tard.

Quoi qu’il en soit de ces erreurs d’interprétation, la découverte de ces deux types histologiques reste une démonstration de l’usage raisonné de colorants pour examiner des coupes anatomiques fines, une approche d’anatomie microscopique dans laquelle les chercheurs allemands ont excellé pendant les quarante dernières années du xixe siècle.

— Gabriel GACHELIN

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

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