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KRUGMAN PAUL R. (1953- )

Paul Krugman appartient à cette catégorie d'économistes américains réputés qui ont le souci de vulgariser les avancées de la recherche économique à l'intention d'un public non spécialisé. À l'image des écrits de Robert Reich ou de Joseph Stiglitz, les textes de Paul Krugman sont clairs et percutants. Il a reçu le prix Nobel d’économie en 2008, pour ses travaux sur les échanges commerciaux.

Né le 28 février 1953, Paul Robin Krugman grandit dans la banlieue new-yorkaise. Diplômé de Yale (Connecticut) en 1974, il obtient son doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1977 et ne cesse, à partir de cette date, de multiplier conférences et déplacements dans le monde entier pour diffuser sa « vision » de l'économie, les notions et hypothèses qu'il juge essentielles, au sein de la discipline, pour que la théorie traduise mieux la réalité : les rendements croissants et la concurrence imparfaite. Il a notamment été professeur au MIT, à l’université Stanford (Californie), à celle de Princeton (New Jersey).

Paul Krugman - crédits : D. Applewhite/ Princeton University Office of Communications

Paul Krugman

Très imprégné par le « style MIT », Paul Krugman applique sa démarche (un peu de mathématique, de petits modèles appliqués aux problèmes réels) au champ de la nouvelle « économie géographique », dont il devient l'un des leaders à la fin des années 1990. L'hybridation de ses recherches et l'hétérodoxie qu'il revendique lui permettent de cultiver une attitude critique comme moyen de faire exploser les clivages et de proposer des idées neuves, notamment en matière de commerce international.

Au-delà de la théorie traditionnelle du commerce international

La théorie traditionnelle de l'échange s'est longtemps appuyée sur la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1817) et, dans le prolongement de cette dernière, sur d'autres travaux, qui se sont succédé pendant la première moitié du xxe siècle, avec les économistes suédois Eli Heckscher et Bertil Ohlin d'une part, et l'Américain Paul Samuelson d'autre part.

Selon l'approche classique, l'échange international est un jeu à somme positive, la spécialisation des pays s'explique par l'existence de différentiels naturels de productivité, échange et spécialisation garantissent une allocation optimale des ressources.

Dès les années 1970, des études empiriques inspirées de la thèse de « l'échange inégal » mettent en évidence les limites de la théorie traditionnelle : le « jeu à somme positive » l'est davantage pour certains pays que pour d'autres ; certaines spécialisations créent des avantages tels que les pays favorisés connaissent des rythmes de croissance durablement plus élevés ; le différentiel de productivité peut être construit grâce à des économies d'échelle et des innovations dans le cadre d'une concurrence imparfaite.

Pour tenter d'expliquer ces nouvelles tendances de l'échange, Paul Krugman jette les bases, dans les années 1980, de ce qu'il est convenu d'appeler la « nouvelle théorie du commerce international ». Certains contestent la nouveauté de ses analyses, estimant qu'il ne fait que donner une large diffusion à des approches antérieures qui avaient en commun de renoncer aux hypothèses irréalistes du modèle de concurrence parfaite. Il est vrai que Krugman intègre des effets connus : ceux de la concurrence monopolistique mis à jour par Edward Chamberlin en 1933, ou ceux des rendements croissants étudiés par Alfred Marshall.

Ce talent d'interprète ne fait pas moins de Krugman la figure de proue du courant de pensée de la « nouvelle macroéconomie keynésienne ».

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Écrit par

  • : maître de conférences, université Paris-Sorbonne
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Paul Krugman - crédits : D. Applewhite/ Princeton University Office of Communications

Paul Krugman

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